El Bosco, el jardín de los sueños (2015) José Luis Lopez-Linares

Le Mystère Jérôme Bosch

Pays de productionEspagne ; France
Sortie en France26 octobre 2016
Procédé image35 mm - Couleur
Durée84 mn
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Générique technique

RéalisateurJosé Luis Lopez-Linares
Auteur de l'oeuvre originaleReindert Falkenburgd'après une idée
Société de production López-Li Films (Madrid)
Société de production Museo Nacional del Prado (Madrid)
Société de production Mondex et Cie (Paris)
Société de production Studio Albatros Productions
CoproducteurStéphane Sorlat
CoproducteurLucien Chemla
Producteur associéAntonio Saura
Producteur associéGuy Amon
Producteur exécutifCristina Alovisetti
Directeur de productionCristina Moñivar
Directeur de productionPilar Barbat
Distributeur d'origine Epicentre Films (Paris)
Ingénieur du sonJuan Carlos Cid Torrejón
MixeurJosé Luis Lopez-Linares
MonteurCristina Otero
MonteurPablo Blanco Guzman
MonteurSergio Deustua

générique artistique

Silvia Pérez Cruz(dans son propre rôle)
Ludovico Einaudi(dans son propre rôle)
Orhan Pamuk(dans son propre rôle)
Miquel Barceló(dans son propre rôle)
William Christie(dans son propre rôle)
Laura Restrepo(dans son propre rôle)
Carmen Iglesias(dans son propre rôle)
Isabel Muñoz(dans son propre rôle)
Guo-Qiang Cai(dans son propre rôle)
Salman Rushdie(dans son propre rôle)
Cees Nooteboom(dans son propre rôle)
Hanno Wijsman(dans son propre rôle)
Elisabeth Taburet-Delahaye(dans son propre rôle)
Teresa Mezquita(dans son propre rôle)
Sophie Schwartz(dans son propre rôle)
Nils Büttner(dans son propre rôle)
Michel Onfray(dans son propre rôle)
Renée Fleming(dans son propre rôle)
John Elliott(dans son propre rôle)
Philippe de Montebello(dans son propre rôle)
Albert Boatella(dans son propre rôle)
Xavier Salomon(dans son propre rôle)
Leonardo García Alarcón(dans son propre rôle)
Joaquin Diaz(dans son propre rôle)
Jose Manuel Ballester(dans son propre rôle)
Alejandro Vergara Sharp(dans son propre rôle)
Herlinda Cabrero(dans son propre rôle)

Bibliographie

Synopsis

Pour qui n’aurait pas eu la chance de contempler l’une des plus grandes collections de tableaux du monde, regroupés au musée madrilène du Prado, le documentariste espagnol José Luis López-Linares choisit de pallier ce manque en focalisant sur une seule oeuvre : Le Jardin des délices, triptyque d’inspiration chrétienne de Jérôme Bosch, peintre emblématique de la renaissance flamande. Le film s’ouvre sur les visages d’un public fasciné par le bestiaire fantaisiste et les monstres imaginés par Jheronimus Van Aken, "El Bosco" en espagnol. D’une complexité inouïe, cette oeuvre de commande de prélats ou de riches particuliers, datant de la fin du XVe siècle, se compose de trois panneaux de bois s’ouvrant sur l’univers énigmatique de l’artiste : Adam et Eve au Paradis avec Dieu, le jardin des délices, les tourments de l’Enfer. Une voix off vient ponctuellement éclairer le spectateur sur l’inspiration de Bosch, catholique conservateur mais peintre avant-gardiste, membre laïc de la Confrérie Notre Dame de son village natal, convaincu que l’Homme, succombant aux sept péchés capitaux, est voué aux feux de l’Enfer. Pour éviter le balayage récurrent et fastidieux des multiples détails du chef-d’oeuvre, le réalisateur convie plus d’une vingtaine d’intervenants : historiens de l’art, philosophes, scientifiques, musicologues, chanteurs, écrivains ou psychanalystes. Ces visiteurs spéciaux, d’origines diverses, appréhendent différemment ce tableau iconique par leurs questionnements perspicaces. Orhan Pamuk, prix Nobel de littérature 2006, s’émerveille devant le caractère encyclopédique du retable quand Michel Onfray y décèle la "vérité du christianisme d’un artiste et non celle d’un curé". Salman Rushdie voit dans l’arbousier le fruit des plaisirs charnels, mais dont les épines symbolisent l’effroi et le chaos. Un musicologue répertorie les instruments de musique encore existants, quand la soprano Renée Fleming s’amuse à chanter une partition posée sur le postérieur d’un damné. Un plasticien y voit la Sagrada familia de l’architecte catalan Gaudí quand un historien y détecte la sauterelle surréaliste du Grand masturbateur de Dali. Des scientifiques passent les panneaux à l’infrarouge pour tenter de décrypter les intentions initiales du peintre. Afin d’illustrer la modernité de cette oeuvre hallucinante et d’élargir le champ des perceptions visuelles du spectateur, López-Linares propose astucieusement des accompagnements musicaux variés, tandis que sa caméra s’attarde sur des détails du tableau : Lana del Rey, Arvo Pärt, Elvis Costello, le violoniste Daniel Hope, Jacques Brel chantant Le Plat pays en flamand... Avec humour, il illustre la luxure par des images de Woodstock ou fait entendre intégralement le Notre Père ("...et ne nous laissez pas succomber à la tentation...") alors même que défilent les saynètes de damnés torturés aux enfers. Avec talent et modestie, le film ambitionne de poursuivre une conversation initiée dès le XVe siècle par les acquéreurs successifs entre le tableau et le spectateur, sans prétendre élucider le mystère Jérôme Bosch. Une réussite.
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