On revient de loin : Opération Correa - épisode 2 (2015) Pierre Carles, Nina Faure

Pays de productionFrance
Sortie en France26 octobre 2016
Procédé image35 mm - Couleur
Durée101 mn
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Générique technique

RéalisateurPierre Carles
RéalisateurNina Faure
Société de production C-P Productions (Montpellier)
ProducteurAnnie Gonzalez
Distributeur d'origine Les Films des Deux Rives
Directeur de la photographieAnalía Torres
Directeur de la photographieJuan Dávila
MixeurSylvestre Buron
MonteurMatthieu Parmentier
MonteurSandrine Romet-Lemonne

générique artistique

Bibliographie

Synopsis

Éternel pourfendeur des rapports incestueux unissant médias et hommes politiques, Pierre Carles (Pas vu, pas pris, La Sociologie est un sport de combat, Enfin pris ?, Fin de concession) et sa complice Nina Faure livrent une suite rafraîchissante au premier chapitre d’Opération Correa : Les Ânes ont soif, tourné en 2014 lors du passage en France de Rafaël Correa Delgado, président de l’Équateur depuis 2007. L’intérêt de ce documentaire, classique et didactique dans sa présentation, tant sur le fond que sur la forme (interviews de membres du gouvernement, d’opposants, de représentants du peuple de diverses classes sociales, jeu sur le format des images à l’écran), tient à son double niveau de lecture, au fil de ce qu’il dévoile du pays et des réactions qui, peu à peu, vont distendre l’équipe de tournage, "partie avec beaucoup d’enthousiasme et de grandes questions". "Les désaccords qu’on a pu avoir dans l’équipe, on les a découverts au fur et à mesure que se présentaient des cas de conscience", confie volontiers Pierre Carles. Deux se révèlent critiques entre le quinquagénaire et sa cadette de vingt ans : l’interdiction d’avorter et l’extractivisme (surexploiter les mines pour développer le pays, afin d’exporter le reste à bas coût, quitte à expulser les paysans locaux). C’est-à-dire rester dans la logique capitaliste tout en luttant contre ses excès. Même si le montage a pu dramatiser leurs divergences, il faut saluer cette honnêteté, qui incite le spectateur à se positionner à son tour. De même, il est admirable d’avoir laissé le moment où, rencontrant pour la première fois Rafael Correa, président progressiste qui refusa de payer une partie de la dette publique et reprit les ressources naturelles aux multinationales pour réduire les inégalités, Nina est incapable de rebondir quand il justifie sa position anti-avortement. Se dessine ainsi le portrait d’un homme séduisant Pierre Carles par son charisme et ses combats, mais perturbant Nina Faure par sa dimension d’homme providentiel pétri de contradictions. Il faut encore savoir gré aux auteurs de donner la parole aux opposants, de droite - tel Guillermo Lasso, en poste lors de la banqueroute de 1999 et fondateur du Creo, le parti d’opposition de droite - comme de gauche - notamment l’historien Pablo Ospina -,ainsi qu’aux petits propriétaires paysans oubliés des réformes et sacrifiés aux mines. On se régale d’entendre le sociologue François Hourtard expliquer pourquoi le chrétien Correa combat les abus du capitalisme et non le système, ou encore Pablo Ospina incapable de dire ce qu’il supprimerait du legs de Correa s’il arrivait au pouvoir. Pour autant, la chute où Pierre Carles invite, comme un pied de nez, Rafael Correa à devenir en France Premier ministre d’un Jean Lassale (député de Pau), lequel serait Président, conclut sur une note plutôt chagrine le constat que cette expérience d’une autre politique risque de rester sans suite, faute de relais dans le reste du monde.
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