Ta'ang (2015) Bing Wang

Ta'ang, un peuple en exil entre Chine et Birmanie

Pays de productionHong-Kong
Sortie en France26 octobre 2016
Procédé image35 mm - Couleur
Durée147 mn
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Générique technique

RéalisateurBing Wang
Société de production Chinese Shadows
Société de production Wil Productions (Hong-kong)
ProducteurHui Mao
ProducteurYang Wang
CoproducteurJia Wang
CoproducteurFrancesca Feder
CoproducteurDanièle Palau
Producteur associéNicolas de La Motte
Producteur associéSylvie Faguer
Producteur associéYing Liang
Producteur déléguéDi Wang
Distributeur d'origine Les Acacias (Paris)
Directeur de la photographieBing Wang
Directeur de la photographieXiaohui Shan
Ingénieur du sonEmmanuel Soland
MonteurAdam Kerby
MonteurBing Wang

générique artistique

Bibliographie

Synopsis

Dans ce nouveau film, le cinéaste chinois s’intéresse aux réfugiés Ta’ang fuyant la guerre civile birmane. Ces milliers de familles qui ont tout laissé derrière elles effectuent un long périple à pied, dans des conditions extrêmes de survie, espérant trouver asile de l’autre côté de la frontière, en Chine. Wang Bing, tel qu’en lui-même, laisse à sa caméra le temps de capter le quotidien, le banal comme les situations de crise. On fabrique un abri avec des bambous et une bâche, on se dispute, des enfants jouent, une petite fille fait la vaisselle dans un ruisseau... Aucun commentaire, juste un carton posant en quelques mots la situation au début du film. Bing filme dans différents camps, aux alentours de la frontière. Dans l’un, probablement une usine désaffectée, des centaines de familles se préparent à passer la nuit. La tôle renvoie l’écho glacé du brouhaha tandis que certains tentent de joindre des proches en louant le téléphone portable d’un camarade d’infortune. C’est particulièrement dans ces instants d’incertitude que l’étendue de la détresse de ces personnes se laisse entrevoir. Les doigts crispés sur le téléphone, une mère au bord des larmes croit comprendre qu’on a laissé seuls un de ses fils et sa grand-mère. Une phrase aussi ordinaire qu’"Où êtes-vous ?" prend ici un poids tragique. Le documentariste ne craint pas l’obscurité, voire le noir total qui se fait parfois à l’écran : il filme beaucoup de nuit, en particulier les discussions au coin du feu. Comme dans ses films précédents, il montre une fois de plus sa capacité quasi magique à produire des images splendides dans les conditions de tournage les moins favorables. La qualité principale de Ta’ang est de laisser voir dans la durée les fréquents moments de flou, où personne ne sait ce qu’il faudrait faire, où on ignore si ceux de devant vont revenir ou s’ils attendent plus loin, s’il vaut mieux établir le campement ici avant que la nuit tombe ou s’il vaut mieux chercher un meilleur endroit, et pourquoi on attend ici, et aussi ce qu’on attend d’ailleurs... Ce côté chaotique, "bordélique" du quotidien des réfugiés a rarement été montré de façon aussi concrète. Néanmoins, Ta’ang, peut-être en raison des conditions de tournage encore plus extrêmes que celles des précédents films de Wang Bing, ne communique pas ce sentiment d’une forme achevée, d’un tout. Peut-être est-ce dû au fait qu’il n’a pas pu suivre telles ou telles personnes sur tout le film, et qu’on passe d’un lieu à l’autre sans retrouver de "personnages principaux" ? Il y a quelque chose de brut, d’inachevé, comme des points de suspension qui laissent le spectateur sur sa faim. Par ailleurs, fidèle à sa méthode, Bing n’"explique" rien. Or la situation des Ta’ang dans le conflit interethnique birman et les tenants et aboutissants dudit conflit sont si complexes et méconnus de la plupart des spectateurs que quelques indications n’auraient pas été de trop. D’un autre côté, personne ne nous empêche d’aller nous informer en ligne sur la Ta’ang National Liberation Army, le Palaung State Liberation Front ou encore les accords de Pandlong.
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