Food coop (2015) Tom Boothe

Pays de productionFrance
Sortie en France02 novembre 2016
Procédé image35 mm - Couleur
Durée97 mn
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Générique technique

RéalisateurTom Boothe
ScénaristeTom Boothe
Collaborateur scénaristiqueJo Béranger
Société de production Lardux Films (Montreuil)
Coproduction Télé Bocal (Paris)
ProducteurChristian Pfohl
Directeur de productionIsabelle Chesneau
Distributeur d'origine Lardux Films (Montreuil)
Directeur de la photographieGregory Harriot
Ingénieur du sonLaura Cunningham
MonteurHélène Attali
Créateur du génériqueGuillaume Gravier

générique artistique

Bibliographie

Synopsis

Ce documentaire s’intéresse à une expérience menée depuis 1973 au coeur de Brooklyn : la Park Slope Coop. Il s’agit d’un supermarché dont les clients sont également les propriétaires. On parle de "membres". Dans cette grande surface en apparence banale, chaque membre bénéficie d’une nourriture de qualité, bio et d’origine locale pour l’essentiel, et à des prix défiant toute concurrence. Comment cela est-il possible ? En supprimant (ou du moins en réduisant drastiquement) la masse salariale. En effet, chaque membre a le devoir de travailler précisément 2h45 par mois pour la coopérative. À ce travail non rémunéré s’ajoute celui fourni par quelques salariés, ce qui permet de faire fonctionner l’entreprise à moindre coût. Le film nous montre le quotidien de ces coopérateurs/trices, psy, prof, graphistes ou autres, oeuvrant de conserve à cette mini utopie concrète qui, bon an mal an, existe et croît depuis plus de quarante ans. Il y a le service mise en rayon, le service nettoyage, la caisse, l’administration... Et ça file droit : si on loupe un "service", on doit en "récupérer" deux. Et si on accumule les absences, on voit son adhésion suspendue un certain temps. De nombreux témoignages face caméra illustrent cette sorte de vade-mecum du fonctionnement coopératif. Des vétérans cofondateurs aux membres nouvellement accueillis, chacun raconte ses motivations, les bénéfices qu’il retire de l’expérience, et son plaisir de partager une aventure sociale et politique à la fois modeste et ambitieuse. Chez la plupart, la critique du capitalisme rejoint le souci du développement durable, d’une alimentation saine et d’un monde plus convivial et solidaire. La forme du long métrage est plutôt sobre, alternant travellings entre les rayons fourmillant de membres au travail ou faisant leurs courses, et plans fixes lors des interviews. On pourrait reprocher au réalisateur Tom Boothe (cofondateur de la coopérative La Louve, qui a ouvert ses portes à Paris courant 2016), bien qu’il ne cache pas les difficultés inhérentes au fonctionnement d’une telle entreprise (complexité de l’organisation du travail, triche de certains, dissensions entre membres...), de faire plus oeuvre de propagandiste que de documentariste. Ce serait sans doute un peu sévère, mais pas complètement injustifié. On n’assiste pas aux débats internes importants, on ne montre que des gens ravis de ce qu’ils font, et nulle critique ne vient ternir un tableau quasi idyllique. Si la Park Slope Coop fonctionne toujours, quid de celles qui ont périclité, et pour quelles raisons ? Pourquoi les interviewés sont-ils tous richement pourvus en capitaux culturels ? Pas de chômeurs ou d’ouvriers parmi les témoins. L’implantation d’une grande surface de ce type détruit-elle des emplois dans un quartier ? Et pourquoi ne pas rappeler l’histoire des coopératives de consommation, dont les premières virent le jour au début du XIXe siècle ? Autant de questions qui laissent le spectateur sur sa faim, mais que le film a le mérite de susciter. On retiendra l’enthousiasme communicatif des uns et des autres et la personnalité attachante de nombreux intervenants.
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