La Sociale (2015) Gilles Perret

Pays de productionFrance
Sortie en France09 novembre 2016
Procédé image35 mm - Couleur
Durée84 mn
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Générique technique

RéalisateurGilles Perret
Société de production Rouge Productions (Paris)
ProducteurJean Bigot
Distributeur d'origine Rouge Productions (Paris)
Directeur de la photographieJean-Christophe Hainaud
Directeur de la photographieEymeric Jorat
Ingénieur du sonChristian Chauvin
MixeurBruno Rodriguez
Compositeur de la musique originaleLaurie Derouf
MonteurStéphane Perriot

générique artistique

Colette Bec(dans son propre rôle)
Bernard Friot(dans son propre rôle)
Michel Etiévent(dans son propre rôle)
Anne Gervais(dans son propre rôle)
Jolfred Fregonara(dans son propre rôle)
Frédéric Pierru(dans son propre rôle)

Bibliographie

Synopsis

"La subordination des intérêts particuliers à l’intérêt général" : cet extrait du programme du Conseil National de la Résistance, Les Jours Heureux, irriguait le très beau documentaire que Gilles Perret lui consacra en 2014. Deux ans plus tard, c’est à la plus remarquable - et heureusement durable, malgré les coups et à-coups - des réalisations de la Libération qu’il se consacre : la Sécurité sociale. Deux volets s’articulent : la "Sécu" elle-même, et la réhabilitation de son principal maître d’oeuvre, Ambroise Croizat. Réhabilitation, oui, car ce ministre du Travail communiste qui se consacra à cette lourde tâche est injustement ignoré, y compris, on l’entrevoit, par son lointain successeur F. Rebsamen ! La guerre froide, ses séquelles et la baisse d’influence du PCF peuvent l’expliquer sinon le justifier : pas une mention dans le Petit Larousse avant 2011, pas une place ou une rue à Paris avant 2009 ; pendant longtemps, seules des cités naguère ouvrières l’honorèrent. Aussi, le témoignage émouvant de sa fille Liliane ou celui, passionné, de Michel Étiévent, qui dépeignent l’homme simple, chaleureux et dévoué qu’il fut, sont-ils précieux, rappelant qu’une foule très nombreuse suivit ses obsèques à Paris en février 1951 (il n’avait que 50 ans) : un million de personnes, dixit Michel Étiévent. Nombre peut-être surestimé, mais les images, reprises par Perret, sont impressionnantes. Mais pourquoi la juste volonté de Perret de rendre justice à Croizat s’accompagne-t-elle d’omissions dérangeantes (l’action de ceux qui l’on précédé ou suivi, le gaulliste A. Parodi et le socialiste D. Mayer), ou d’approximations réductrices (le rôle de P. Laroque, haut fonctionnaire résistant et gaulliste qui en fut la cheville ouvrière dès 1944) ? Pourquoi Bernard Friot met-il pesamment en doute la sincérité de l’engagement social de de Gaulle en 1944 ? Pourquoi le même sociologue omet-il de préciser qu’à l’époque et jusqu’à décembre 1947, la CGT était un syndicat unifié où cohabitaient diverses mouvances du mouvement ouvrier, et exalte-il l’action du seul PCF ? Pourquoi, dans les évocations des combats syndicaux actuels, la CGT et FO occupent-elles l’essentiel de la parole et de l’image, et la CFDT est-elle caricaturée ? Heureusement, ce documentaire de combat est riche de contributions éclairantes. Anne Gervais, médecin à l’hôpital Bichat, et Frédéric Pierru, sociologue, décryptent avec clarté le fonctionnement, les difficultés de cette grande réalisation solidaire et humaniste, et les périls qui la menacent toujours : les vociférations de D. Kessler, acclamé par ses pairs lors d’une réunion du Medef, le délire ultralibéral du chirurgien proche de la droite extrême C. Reichman, ne peuvent qu’inquiéter. Et le film est traversé par un témoin magnifique, Jolfred Fregonara, né en 1919 et mort en août 2016, militant CGT qui organisa à la Libération la mise en place de la "Sécu" en Haute Savoie. À la fin, on le voit avec les étudiant(e)s de l’École nationale supérieure de la Sécurité sociale à Saint-Étienne : il leur a appris qui fut Croizat, et leur motivation fait du bien... !
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