La Bataille de Florange (2016) Jean-Claude Poirson

Pays de productionFrance
Sortie en France26 octobre 2016
Procédé image35 mm - Couleur
Durée110 mn
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Générique technique

RéalisateurJean-Claude Poirson
Société de production Human Doors Films (Strasbourg)
Distributeur d'origine Human Doors Films (Strasbourg)
Directeur de la photographieJean-Claude Poirson
Compositeur de la musique originaleLaurent Faessel
MonteurBenjamin Prost

générique artistique

Bibliographie

Synopsis

Début 2012, les hauts-fourneaux du site de Florange, qui comptent parmi les derniers bastions d’une industrie de l’acier autrefois florissante, sont sur le point de fermer. En prenant cette décision, la compagnie ArcelorMittal menace près de 5 000 emplois. C’est toute une ville, et toute une région (la Lorraine), qui sont touchées. Spontanément, la résistance s’organise parmi les ouvriers, qui bloquent le site de production et entrent dans l’un des mouvements de grève les plus médiatisés de ces dernières années. Car les élections approchent, et le candidat Hollande s’est engagé, auprès des ouvriers et du représentant de l’intersyndicale Edouard Martin, à tout faire pour maintenir l’activité du site. La Bataille de Florange retrace, à la manière d’un journal de bord, les étapes d’un long chemin de croix qui mènera, un an et demi plus tard, à la fermeture définitive des fourneaux. La merguez partagée sur le piquet de grève entre Hollande et Martin s’avèrera, comme ce dernier le craignait, bien amère. Jean-Claude Poirson prend la caméra comme on prend les armes - et comment pourrait-il en être autrement ? Il y a urgence : comment convaincre les autres collègues de rejoindre le mouvement ? À qui s’adresser pour être entendus ? Quelles actions entreprendre afin d’attirer l’attention ? De réunions syndicales en nuitées au coin d’un feu de pneus, de marches symboliques en prises de parole officielles devant les politiques, les moments de vie se succèdent, apportant leur alternance d’espoirs et de frustrations. La caméra s’attache à quelques-uns des ouvriers les plus impliqués dans la lutte, devenus une vraie famille à force de moments partagés (l’un d’entre eux sacrifiera même, de fait, son couple). Au fil des séquences, le spectateur est invité à la table, et se prend, comme eux, à y croire. La rage prend au ventre. Une invitation officielle de l’Élysée ? Une réception à coups de gaz lacrymogènes. Une mairie qui accepte d’accueillir une étape de la marche ? Un gymnase avec trois matelas en plastique en guise de comité d’accueil. Dans la temporalité que le montage cut des séquences impose, on ne peut qu’être bouleversé par un même visage, pleurant de frustration un jour, rayonnant de nouveau d’énergie le lendemain. Au passage, quelques gestes de réconfort ponctuel viennent nous réchauffer le coeur : une cagnotte réunie par un autre syndicat, un concert de soutien de Bernard Lavilliers, des applaudissements pour encourager les marcheurs harassés... Mais la Machine (politique autant qu’industrielle) reste de marbre, glaçante de cynisme et d’aberration. Dans une scène qu’on souhaiterait tirée d’une comédie italienne de Risi ou De Sica, la caméra cadre la réaction des ouvriers face aux images du Premier ministre d’alors (Jean-Marc Ayrault) annonçant la décision finale du gouvernement : on ne comprend strictement rien à ses phrases à rallonge, d’où toute pensée logique, à force de détours et de bafouilles, nous apparaît vite absente - du monologue social dans le texte. Six jours plus tard, dans une ultime volte-face, Mittal revenait sur ses engagements et fermait définitivement les hauts-fourneaux.
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