Swagger (2015) Olivier Babinet

Pays de productionFrance
Sortie en France16 novembre 2016
Procédé image35 mm - Couleur
Durée84 mn
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Générique technique

RéalisateurOlivier Babinet
Société de production Faro (Paris)
Société de production Kidam (Paris)
Coproduction Anomalie Films
Coproduction Carnibird (Paris)
Coproduction Mathematic
ProducteurMarine Dorfmann
ProducteurAlexandre Perrier
CoproducteurJean-Luc Bergeron
CoproducteurJean Ozannat
CoproducteurDidier Barcelo
CoproducteurSam Fontaine
CoproducteurGuillaume Marien
Distributeur d'origine Rezo Films (Paris)
Directeur de la photographieTimo Salminen
Compositeur de la musique originaleJean-Benoît Dunckel
MonteurIsabelle Devinck

générique artistique

Aïssatou Dia
Mariyama Diallo
Abou Fofana
Nazario Giordano
Astan Gonle
Salimata Gonle
Naïla Hanafi
Aaron N'Kiambi
Régis Marvin Merveille N'Kissi Moggzi
Paul Turgot
Elvis Zannou

Bibliographie

Synopsis

"Quels sont ces rustiques personnages qui font ici les fanfarons ?". C’est à l’aune de cette citation de Shakespeare tirée du Songe d’une nuit d’été, en référence au verbe "swagger" (fanfaronner, parader, faire le fier, rouler des mécaniques...) qu’onze ados, garçons et filles, du collège Claude Debussy d’Aulnay-sous-Bois se confient à la caméra bienveillante d’Olivier Babinet. Longtemps cité-dortoir, Aulnay-sous-Bois a vu son statut changer avec l’arrivée de Citroën (futur PSA) en 1973. Essentiellement pavillonnaire, elle a vu se dresser des barres d’immeubles en sa partie Nord : Galion 3000, la Rose des Vents, les Mille Mille... Peu à peu, comme il est dit dans le prologue, les Français "de souche" ont quitté les lieux au profit des populations "de couleur", d’où l’absence totale de Blancs (hormis chez les enseignants) dans l’établissement scolaire de ce film. C’est au coeur de ce monde, que l’oeil lumineux de la tour Eiffel semble surveiller, à une vingtaine de kilomètres de Paris, que se déroule Swagger, qui a nécessité plusieurs années de tournage en totale immersion. Sur le plan formel, la mise en image est aussi originale que variée et intelligente par le choix des lieux. De plus, l’enchaînement des plans fixes, travellings, plans aériens, ralentis....assure un rythme qui nous tient rivés à l’écran. Il convient enfin de saluer le dynamique travail de montage d’Isabelle Devinck, la collaboratrice de Pierre Salvadori. Mais plus encore, ce sont ces jeunes qui sont formidables, parlant tous un français aussi clair qu’éloigné des éternels clichés. Entre humour et gravité, au fil de leurs confidences autour de l’amour, de leurs rêves, de leurs désillusions ("Avec la politique, on reçoit pas ce qu’on attend. C’est pour ça que ça m’intéresse pas", explique Aaron ), de l’avenir, des bagarres pour se faire respecter, de la religion ("Je me suis plus ennuyé à l’église qu’à la mosquée", dixit Nazario), de la musique... nos repères basculent. À Astan Gonle qui dit, sans malice aucune : "Je ne connais pas de Français de souche, je sais pas c’est quoi la souche", répond l’inénarrable Régis, fan de mode, "noeud pap’ et sape", qui, découvrant des Blancs à Paris, les "considère comme des personnes normales". Il y a l’Indien Paul Turgot rêvant d’un paradis en or, Elvis Zannou dont le plus beau souvenir est d’être venu en France, ce moment irrésistible de drôlerie où Régis raconte la série Les Feux de l’amour et celui, étrange autant qu’intriguant, où Naïla voit en Mickey et les poupées Barbie des créatures voulant s’emparer du monde. Fascinant ! Grâce soit encore rendue au réalisateur d’avoir abordé les drames, comme le meurtre du frère d’Abou Fofana lors d’une bagarre, et pour cet instant où les garçons, évoquant les Roms expriment des a priori tranchant avec la bienveillance des filles. On ressort de tout cela édifié sur leur monde, mais aussi avec la sensation d’un immense gâchis de l’intégration à laquelle ils semblent tenir. Échec avivé par le fait que tous tiennent à leurs études et s’expriment avec une grande finesse. Les enfants, puis leurs parents, ont adopté le film. Ils ont raison. Qu’ils en soient fiers. Ils sont notre avenir immédiat.
© LES FICHES DU CINEMA 2016
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