Rocco (2015) Thierry Demaizière, Alban Teurlai

Pays de productionFrance
Sortie en France30 novembre 2016
Procédé image35 mm - Couleur
Durée105 mn
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Générique technique

RéalisateurThierry Demaizière
RéalisateurAlban Teurlai
Société de production Program 33 (Paris)
Société de production Mars Films (Paris)
Coproduction Falabracks (Paris)
CoproducteurThierry Demaizière
CoproducteurAlban Teurlai
CoproducteurStéphanie Schorter
Producteur déléguéFabrice Coat
Producteur déléguéMichel Spavone
Producteur déléguéStéphane Célérier
Producteur déléguéValérie Garcia
Directeur de la photographieAlban Teurlai
Ingénieur du sonEmmanuel Guionet
Compositeur de la musique originale Avia
MonteurAlban Teurlai

générique artistique

Rocco Siffredi(dans son propre rôle)
Rozsa Tano(dans son propre rôle)
Gabriele Galetta(dans son propre rôle)
Kelly Stafford(dans son propre rôle)
Mark Spiegler(dans son propre rôle)
Abella Danger(dans son propre rôle)
John Stagliano(dans son propre rôle)
Thierry Demaizière(dans son propre rôle d'intervieweur)

Bibliographie

Synopsis

L’heure est au bilan pour Rocco Siffredi. Le personnage né à l’écran trente ans plus tôt clôt sa carrière avec une ultime mise à nu, devant la caméra de Thierry Demaizière et Alban Teurlai. Pour les portraitistes de Benjamin Millepied (Relève), sur le papier, le parallèle était tout trouvé entre les deux personnalités hors-normes, jusqu’au-boutistes, de la star de la danse et du maestro du sexe, qui utilisent leur corps comme unique instrument de travail. À un détail près, l’univers feutré de la danse, tout aussi extrême et compétitif qu’il soit, ne cache pas les mêmes réalités que celles de la pornographie. À l’écran, le portrait complaisant qui se dessine révèle surtout la fascination des deux réalisateurs pour la star du X, omettant consciencieusement l’envers du décor scabreux dans lequel il a évolué. Du danseur, on admire le jeu de jambes. De Rocco, on parle du sexe. Littéralement, et en gros plan, dès la scène d’ouverture, pour entrer dans le vif du sujet, puisque l’acteur à la longévité rare, de carrière et de performance, est autant encensé pour son appendice célèbre qu’il y est réduit. Le cours d’anatomie évacué une bonne fois pour toutes, le corps de Rocco se rhabille, comme atteint d’une soudaine pudeur. Tout au plus quelques scènes floues et lointaines, toujours au-dessus de la ceinture - ou de la censure, pour ne pas restreindre l’audience ? Le maestro délaisse l’acte pour la parole, mais ne perd rien en intensité, même lorsqu’il s’agit de raconter son enfance auprès d’un père curé, qui rêvait de le voir dans les ordres, et d’une mère autoritaire, dont il n’a jamais vraiment quitté les jupes. Deux évènements marquants feront office de point de rupture : la disparition de son frère, premier contact avec la mort, puis celle de sa mère, traumatisme libérateur des pulsions, mêlant intimement le néant au désir. Rocco cède ensuite à toutes les sirènes et suit toutes ses envies... Autour de lui gravite une galerie de personnages douteux, venus défendre la cause du X : Spiegler, l’agent qui se rêve en mac au grand coeur, Kelly, l’actrice à la retraite se revendiquant féministe mais un peu dépassée par l’évolution du milieu ; et surtout, Gabriele, le cousin fantasque. Réalisateur de films X à côté de la plaque qui tente désespérément d’ajouter du romantisme au milieu de toute cette chair, sorte de double bouffon de Rocco, Gabriele est le subterfuge burlesque de Demaizière et Teurlai pour tenter de contrebalancer, voire de faire oublier, la dimension sordide des tournages. L’esthétisation extrême, tout en plans évasifs et filtres tamisés, et le parti pris de montrer les plateaux de tournages comme n’importe quel lieu de travail où l’on se serre la main à la fin d’une scène, évacue toute forme de discours critique sur un milieu où l’âge des actrices est aussi incertain que leur véritable consentement. Dans une forme d’idéalisation, Demaizière et Teurlai offrent une vision unilatérale de la pornographie, celle de Rocco Siffredi, qui en est un pur produit, pétri de contradictions, torturé par son addiction, et dans la mise en scène perpétuelle, jusqu’à l’absurde ou le kitsch.
© LES FICHES DU CINEMA 2016
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