Algérie du possible (2015) Viviane Candas

Pays de productionFrance
Sortie en France07 décembre 2016
Procédé image35 mm - Couleur
Durée82 mn
>> Rechercher "Algérie du possible" dans le catalogue Ciné-Ressources
imprimer

Générique technique

RéalisateurViviane Candas
Scénariste Les Films de l'Atlantide (Paris)
ScénaristeViviane Candas
Société de production Seconde Vague Productions (Marseille)
Société de production Djinn Films
ProducteurGérard Vaugeois
Distributeur d'origine Les Films de l'Atalante (Paris)
Directeur de la photographieNasser Medjkane
Directeur de la photographieViviane Candas
Directeur de la photographieFrédéric Mainçon
Ingénieur du sonMarc Nouyrigat
MixeurFrédéric Théry
Compositeur de la musique originalePablo Cueco
MonteurClaudine Dumoulin

générique artistique

Bibliographie

Synopsis

Le 16 mai 1966 au matin, Yves Mathieu, débarqué du train d’Alger, était mortellement percuté par un camion de l’armée, entre Constantine et Skikda, où il devait voir des paysans qu’il défendait. Avocat historique du FLN, ancien combattant de la France Libre, militant communiste et anticolonialiste, il avait voué sa vie à la révolution algérienne. Il allait avoir 42 ans. Presque cinquante ans plus tard, une de ses filles, la cinéaste Viviane Candas, mue par la mort récente de sa mère, revient à la fois sur les circonstances troubles de cet accident, qui n’en était peut-être pas un, et sur le parcours sans concessions de son père. Accompagnée d’une équipe légère, elle interroge, entre Paris et Alger, ses anciens compagnons de lutte. Commuant le tourment qui la taraude, depuis le décès d’Yves Mathieu, en moteur d’enquête historico-politique et de quête filiale, elle dresse le portrait d’un homme d’une fidélité absolue à ses idéaux et d’une période, l’immédiate après-indépendance, volontairement occultée en Algérie. Usant avec pertinence des archives qu’elle a pu réunir, Viviane Candas nous fait découvrir un pan passionnant de la révolution algérienne, porteur de possibles enthousiasmants, la plupart étouffés dans l’oeuf par les batailles d’ego et les stratégies politiciennes. Né à Bône (Annaba), Yves Mathieu s’était toujours senti algérien. Le plan Challe et l’extension du conflit par le FLN en France métropolitaine vont déterminer l’engagement du couple Mathieu (Gisèle, sa femme, était également avocate) aux côtés des indépendantistes. Avocat, au sein d’un collectif, des incendiaires FLN du dépôt de carburants de Mourepiane, Yves Mathieu sera un artisan à part entière de l’instauration de l’Algérie indépendante. Collaborateur de Ahmed Ben Bella, le premier président de la jeune république, il sera le rédacteur des Décrets de Mars sur les biens vacants et sur l’autogestion, promulgués en 1963, année où sa fille rejoindra ses parents à Alger. Il se démènera pour que la réforme agraire aboutisse, en dépit des manigances et des impérities qui en auront finalement raison. Contesté, Ben Bella sera renversé, le 19 juin 1965, par Houari Boumédiène, son ministre de la Défense. Hostile à cette destitution, Yves Mathieu s’est-il rapproché de jeunes militaires du Constantinois qui fomentaient un contre-putsch ? A-t-il ainsi précipité son élimination ? Au seuil de sa mort, Chérif Belkacem (Si Djamel de son nom de guerre), un temps familier d’Yves Mathieu, le laisse entendre. Viviane Candas semble faire son deuil de la vérité. Toujours hors champ, sur plusieurs années, elle recueille les propos des proches de son père, dont plusieurs maintenant disparus. Tous louent son courage, sa foi en un socialisme en action ; tous sauf Jacques Vergès qui le qualifie de "naïf... manquant de lucidité" ! Comme le dit sa fille : "Mon père n’a pas eu le temps de devenir cynique". Contournant le manque de moyens par de judicieuses astuces visuelles, elle nous livre le panorama d’une page peu connue de l’histoire franco-algérienne. Salué par un des meilleurs spécialistes de la guerre d’Algérie, l’historien Benjamin Stora, ce documentaire est aussi un hommage plein d’admiration et d’amour.
© LES FICHES DU CINEMA 2016
Logo

Exploitation