Mapplethorpe : Look at the Pictures (2015) Fenton Bailey, Randy Barbato

Mapplethorpe : Look at the Pictures

Pays de productionEtats-Unis
Sortie en France21 décembre 2016
Procédé image35 mm - NB - Couleur
Durée108 mn
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Générique technique

RéalisateurFenton Bailey
RéalisateurRandy Barbato
ScénaristeFenton Bailey
ScénaristeRandy Barbato
Société de production Film Manufacturers
Société de production HBO Documentary
Société de production World of Wonder Productions
Producteur déléguéKatharina Otto-Bernstein
Producteur exécutifSheila Nevins
Distributeur d'origine Happiness Distribution (Paris)
Directeur de la photographieHuy Truong
Directeur de la photographieMario Panagiotopoulos
Ingénieur du sonJim Moncur
Ingénieur du sonTayman Strahorn
Compositeur de la musique originaleDavid Benjamin Steinberg
Compositeur de la musique originaleChase Elkins
DécorateurJames McGowan
MonteurLangdon Page
MonteurFrancy Kachler

générique artistique

Bibliographie

Synopsis

En 1989 - alors que, le 9 mars de la même année, le photographe venait de mourir du sida à l’âge de 42 ans -, le sénateur républicain Jesse Helms s’écria, outré, en pleine assemblée : "Mapplethorpe, un artiste ? Regardez ces photos !". De fait, né à Floral Park, dans l’État de New York, le 4 novembre 1946, et dans une famille catholique de six enfants, Robert Mapplethorpe est aujourd’hui encore le sujet de polémiques. Ce documentaire de Fenton Bailey et Randy Barbato, adeptes eux aussi de la controverse, est le premier film à lui être consacré, et les auteurs ont bénéficié d’un accès complet aux archives de sa Fondation. Mapplethorpe s’inscrit donc dans la lignée des précédents films du tandem, Inside Deep Throat (qui explorait les coulisses du film Gorge profonde), Becoming Chaz (racontant le changement de sexe du militant, écrivain, musicien et acteur Chaz Bono) ou encore Monica in Black and White, qui s’attachait à réhabiliter Monica Lewinsky. Disons-le d’emblée : sur la forme, le film se contente de recueillir, selon une chronologie un brin corsetée (l’enfance ; les premiers pas ; Patti Smith ; le Chelsea Hotel ; etc.), les témoignages d’intimes de l’artiste (sa soeur, Nancy, son frère, Edward, Sam Wagstaff, David Croland, Robert Sherman, Marcus Leatherdale, Lisa Lyons, Jack Fritscher, Jack Walls, Milton Moore ou encore Patti Smith, qui, trois ans durant, fut sa compagne...). Les rares interviews du photographe lui-même sont extraites, pour l’essentiel, de ses propres films, mais elles ne sont, hélas, jamais remises en perspective. Si l’on comprend donc l’idée globale - et qui veut que Mapplethorpe ait fait de sa vie son oeuvre -, on regrette que rien, ou presque, ne permette de pénétrer l’évolution et l’éclectisme de son parcours. Enfin, on reste sur une curieuse impression : pour les réalisateurs, le seul critère définissant son statut d’artiste reconnu semble tenir au fait que ses oeuvres se sont vendues jusqu’à 70 000 dollars chez Sotheby’s et Christie’s... C’est regrettable car, dans la deuxième partie, ce qu’on découvre des oeuvres d’un Mapplethorpe en fin de vie, qui se demande alors "comment être heureux quand on aime ce qui est parfait", et se vante d’avoir refusé d’étudier la photographie, est émouvant. Lumineux quand il exécute des portraits, intuitif jusqu’à être le premier à photographier Brooke Shields de profil - ce dont elle lui sait toujours gré -, sombre quand il dérive dans la drogue et le sado-masochisme, l’homme interroge. Qu’est-ce qui fait des photos d’un fist-fucking ou d’un fouet enfoncé dans un anus une oeuvre d’art plutôt que de la simple pornographie ? Le regard ? Le lieu de leur exposition ? On repense à Duchamp et à son urinoir... Car s’il est vrai que la sexualité convoquée dans l’oeuvre de Mapplethorpe est crue, il faut la remettre dans le contexte d’une époque où l’homosexualité était taboue et le sexe en train de se libérer. Mais là encore, on aurait aimé disposer de quelques pistes pour comprendre ce qui tenait de la provocation, d’un choix de se démarquer "à tout prix", ou bien d’une volonté de transformer une addiction en inspiration. Fort des questions qu’il suscite, le film a donc le tort, trop souvent, de les laisser en suspens.
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