Brüder der Nacht (2016) Patric Chiha

Brothers of the Night

Pays de productionAutriche
Sortie en France08 février 2017
Procédé image35 mm - Couleur
Durée88 mn
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Générique technique

RéalisateurPatric Chiha
Assistant réalisateurMarlies Faulend
Assistant réalisateurDenise Teipel
ScénaristePatric Chiha
Société de production Wildart Films (Wien)
Coproduction ORF - Österreichischer Rundfunk (Wien)
ProducteurEbba Sinzinger
ProducteurVincent Lucassen
Distributeur d'origine Epicentre Films (Paris)
Directeur de la photographieKlemens Hufnagl
Ingénieur du sonAtanas Tcholakov
MixeurAlexander Koller
MonteurPatric Chiha

générique artistique

Bibliographie

Synopsis

« S’il fallait nommer le genre, au final c’est un documentaire. » C’est ainsi que Patric Chiha (Domaine) définit son nouveau film, où il décrit, de façon effectivement hybride, le quotidien de quelques jeunes immigrés, pour la plupart mariés dans leur pays, qui se prostituent à Vienne, faute de pouvoir y exercer une quelconque autre activité. Clairement, l’objectif du cinéaste est moins de « documenter » la question de la prostitution bulgare en Autriche que de magnifier les jeunes gens qu’il a rencontrés, et qui ont été totalement impliqués dans le projet. Ainsi, il les laisse être et dire ce qu’ils veulent, sans chercher à enquêter sur eux ou sur la réalité qu’ils pourraient incarner. Mais surtout, tournant radicalement le dos au filmage ton sur ton des caméras embarquées, qui associent la laideur des images au sordide des réalités qu’elles captent, le cinéaste choisit d’offrir à ceux dont il expose la vie, non pas la condescendance du reportage mais la puissance esthétique et le pouvoir d’évocation mythologique du cinéma. Toute une grammaire proprement cinématographique est ainsi convoquée : cadrages et décadrages raffinés, gracieux mouvements de caméra, utilisation lyrique de la musique, désynchronisation de l’image et du son, jeux sur la profondeur de champ, recours permanent à des lumières artificielles dont les couleurs vives empruntent explicitement au Querelle de Fassbinder. Chiha pourrait être proche de la démarche de son compatriote Ulrich Seidl, qui lui aussi pratique le documentaire en associant une forme hautement sophistiquée à des sujets plus ou moins glauques (Animal Love, Models, Sous-sols...). Mais les regards des deux cinéastes sont de natures totalement divergentes. En effet, à la froideur et au nihilisme de Seidl, répond chez Chiha une évidente bienveillance. Il se situe ainsi à une très juste distance : là où il n’est ni dans une instrumentalisation, qui consisterait à transformer les prostitués en objets esthétiques sans les inclure dans le processus, ni dans une approche compassionnelle et pleurnicharde, qui serait une autre manière de les surplomber et de leur rester extérieur. Pour valoriser ses « modèles », sa démarche ne consiste pas à produire autour d’eux du discours, mais à projeter sur eux de la lumière (travaillée qui plus est), ayant pour effet de les rendre d’abord visibles, ensuite beaux, romanesques, héroïques. Comme dans ses autres films, Chiha présente des personnages qui sont un peu cassés, mais qui n’ont ni à s’en excuser ni à s’en faire un étendard. Sans geindre ni revendiquer, ils sont, simplement. Ils font avec la réalité dans laquelle ils sont pris. Ils luttent, tiennent, avancent. Le film se referme sur une longue séquence de danse. Là, encore une fois et peut-être plus que jamais, le cinéma sort ses plus beaux crayons pour mettre du rouge aux lèvres de la réalité et souligner la profondeur de ses yeux tristes. Puis d’un coup la lumière revient, le fard s’efface, et le réel réapparaît dans son plus simple appareil ; trivial sans pour autant être nécessairement déprimant. Ce sublime final signe définitivement la réussite du geste noble et gracieux qu’est Brothers of the Night.
© LES FICHES DU CINEMA 2017
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Exploitation

Nombre total d'entrées en fin d'exclusivité (Paris)3717
Nombre de salles de sortie (Paris)1
Nombre d'entrée première semaine (Paris)1845
Nombre d'entrées première semaine (France)3718
Nombre total d'entrée en fin d'exclusivité (France)7573
Nombre de salles de sortie (France)18