Zona franca (2016) Georgi Lazarevski

Pays de productionFrance
Sortie en France15 février 2017
Procédé image35 mm - Couleur
Durée100 mn
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Générique technique

RéalisateurGeorgi Lazarevski
ScénaristeGeorgi Lazarevski
Société de production Ciaofilm (Montreuil)
Société de production Les Films du Poisson (Paris)
ProducteurMoïra Chappedelaine-Vautier
ProducteurEstelle Fialon
Producteur associéChristian Sonderegger
Producteur associéYaël Fogiel
Producteur associéLaetitia Gonzalez
Distributeur d'origine Zeugma Films (Paris)
Directeur de la photographieGeorgi Lazarevski
Ingénieur du sonChristian Sonderegger
MixeurFlorent Lavallée
Compositeur de la musique originaleStéphane Scott
MonteurJean Condé

générique artistique

Bibliographie

Synopsis

La Patagonie chilienne. Un mythe pour ces aventuriers, repris de justice ou conquérants qui, au XIXe siècle, abandonnèrent tout pour y reconstruire une vie rêvée, résistant à son climat effroyable afin d’y cultiver la terre à leur guise. Ils y anéantirent en moins d’un siècle les indiens Onas, établis depuis 10 000 ans. C’est en donnant à voir la splendeur des paysages de cette province du détroit de Magellan que le photographe et réalisateur Georgi Lazarevski choisit de planter le décor de son troisième long métrage. Pourtant, dès les premières images, les stigmates de la colonisation apparaissent, telle une suite ininterrompue de barbelés cernant un territoire infini et inhabité. Érigés à l’origine pour l’élevage des moutons, ils délimitent aujourd’hui, soit les industries pétrolière et gazière, soit la Zona Franca de la ville de Punta Arenas : prison en 1848, elle est devenue le plus grand centre commercial local, investi par les touristes déferlant par paquebots entiers, surveillé jour et nuit par des vigiles, comme Patricia. Le documentaire s’ouvre sur Gaspar, pauvre chercheur d’or solitaire qui, comme au XIXe siècle, creuse la terre glacée depuis 25 ans. Dans sa cabane perdue, il dessine et rêve à l’amour qu’il n’a jamais trouvé. Puis c’est au tour du routier Edgardo d’évoquer avec fierté la philosophie de son père : « planter un arbre, avoir un enfant, avoir un engagement social ». Il dut vendre le bateau paternel pour acheter son camion. Belle scène que sa visite des anciens abattoirs qui nourrissaient une ville entière, reconvertis depuis en hôtel de luxe ; les ouvriers n’avaient le droit de consommer que les viscères des animaux. Lorsqu’une grève dénonçant l’augmentation du prix du gaz se déclenche pendant le tournage, le film bascule délibérément dans une sorte de reportage en opposant deux mondes : les travailleurs chiliens et les touristes de passage, plus soucieux du faste du musée Magallanes (ancien palace de la famille Braun Menéndez, impliquée dans le massacre des Indiens) que du sort des manifestants, menacés de répression militaire. La caméra capte leur fier attachement à cette région si loin de Santiago (les premiers à défier Pinochet en1984). Dans la cabine de son camion, Lalo, président du syndicat des camionneurs, s’insurge contre les discriminations ancestrales tout en rêvant d’un essor économique pour tous. Jour et nuit, les routes sont bloquées, les femmes sont solidaires de leurs maris, les enfants jouent près des barbelés, les touristes patientent dans un gymnase aménagé et les négociations entre le représentant du gouvernement et la délégation de grévistes sont houleuses. À l’issue de cette lutte collective, les touristes repartent en photographiant les visages fatigués des autochtones. Gaspar a vendu son or à Zona Franca pour acheter des crayons à dessin, Patricia reprend ses rondes et Edgardo retourne à son camion, après avoir longé une fresque représentant l’extermination des aborigènes et des Indiens. Sans manichéisme ni discours moralisateur, ce beau film rend hommage aux antihéros de cette région méconnue, loin du mythe vendu par les tour-operators.
© LES FICHES DU CINEMA 2017
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Exploitation

Nombre total d'entrées en fin d'exclusivité (Paris)2870
Nombre de salles de sortie (Paris)2
Nombre d'entrée première semaine (Paris)1445
Nombre d'entrées première semaine (France)2870
Nombre total d'entrée en fin d'exclusivité (France)7176
Nombre de salles de sortie (France)10