Cinéma, mon amour (2016) Alexandru Belc

Cinéma, mon amour

Pays de productionRoumanie
Sortie en France17 mai 2017
Procédé image35 mm - Couleur
Durée70 mn
>> Rechercher "Cinéma, mon amour" dans le catalogue Ciné-Ressources
imprimer

Générique technique

RéalisateurAlexandru Belc
ScénaristeAlexandru Belc
ScénaristeTudor Giurgiu
ScénaristeIlinca Micu
Société de production Libra Film (Bucarest)
Société de production Pink Productions (Prague)
ProducteurTudor Giurgiu
ProducteurHanka Kastelicová
ProducteurAndra Radu
ProducteurAurelian Nica
CoproducteurRadovan Síbrt
CoproducteurViktória Hozzová
Producteur déléguéBogdan Craciun
Distributeur d'origine Outplay
Directeur de la photographieTudor Vladimir Panduru
Ingénieur du sonVlad Voinescu
Ingénieur du sonFilip Muresan
Compositeur de la musique originaleCezar Popescu
MonteurIon Ioachim Stroe

générique artistique

Bibliographie

Synopsis

Avant la chute de l’URSS, la Roumanie comptait près de 400 cinémas. Aujourd’hui, il en reste à peine 30. Le film d’Alexandru Belc s’ouvre sur une scène qui résume la situation : des enfants déroulent des bobines de 35 mm dans les ruines d’un ancien cinéma. L’un deux suit les photogrammes un à un, reconstituant en imagination ce morceau de film. Ainsi les salles de cinéma ont-elles quasiment disparu du pays, alors même que le 7e art semble y avoir conservé intact son pouvoir de fascination - du moins peut-on se plaire à l’espérer à la vue de cet enfant captivé par quelques mètres de celluloïd. Un homme, Victor Purice, héros de ce documentaire, défendra jusqu’au bout la salle obscure qu’il gère, répare et habite depuis trente ans. Étonnant personnage, ermite et éternel ado de près de 60 ans, qui dépense toute son énergie à maintenir en vie le Dacia Panoramic, cinéma qui l’a fait rêver petit et dont il assure aujourd’hui l’exploitation. Épaulé par ses deux employées, elles aussi dévouées à la cause, il ne rêve que d’une chose : voir sa salle à nouveau pleine. Parfois les journées sont longues à attendre les spectateurs. On joue au ping-pong dans le hall, on rigole, on danse, on se creuse la tête en quête d’idées pour relancer la fréquentation. Ayant récemment fait l’acquisition d’un projecteur numérique, Victor peut désormais diffuser des Blu-Ray. Et de programmer, grâce à cela, un Festival International du Film pour Enfants, où les marmots tirent au sort le film du jour. Quand l’hiver arrive, on prête des couvertures au public, on lui sert le thé pendant le film, on tente de chauffer les rangées depuis le sous-sol... Quand les jeunes n’ont pas de sous, on propose deux places pour le prix d’une. Victor Purice est comme un capitaine qui ne quittera jamais son navire. Parfois, le soir, l’abattement pointe. Personne ne l’aide, personne ne le rappelle. Pas de subventions, pas d’investissement de la société propriétaire du lieu. Il ne dort presque pas, rongé par l’inquiétude. Formellement, le film, modeste et sobre, prend le parti de suivre Victor au plus près, sans détailler le contexte économique de la Roumanie d’aujourd’hui. On se dit qu’un tel personnage mériterait les honneurs d’une fiction, tant il a quelque chose d’un Don Quichotte des vingt-quatre images/seconde. Cinéma, mon amour est à la fois pittoresque et doux-amer, drôle et presque tragique ; c’est une sorte de fresque minuscule dont le héros a pour mission de remplir son cinéma, pas seulement pour exister économiquement, mais d’abord pour répandre la culture parmi les jeunes Roumains. Les repreneurs de Romania Film, la société d’État qui gérait toutes les salles jusqu’en 1989, ont vendu à tour de bras leurs meilleurs emplacements. Le film montre Victor tenter de faire comprendre sa situation à une responsable qui semble peu informée du quotidien des exploitants. On comprend en tout cas pourquoi Alexandru Belc a voulu poser sa caméra au Dacia Panoramic, à l’enseigne peinte par Victor lui-même ; c’est bien d’un maquis qu’il s’agit, et de résistance culturelle. Puisse le rêve de Victor se réaliser, et les salles se remplir à nouveau, même en hiver.
© LES FICHES DU CINEMA 2017
Logo

Exploitation