Saigneurs (2016) Raphaël Girardot, Vincent Gaullier

Pays de productionFrance
Sortie en France01 mars 2017
Procédé image35 mm - Couleur
Durée97 mn
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Générique technique

RéalisateurRaphaël Girardot
RéalisateurVincent Gaullier
Société de production Iskra - Images, Sons, Kinescope, Réalisations Audiovisuelles (Paris)
Société de production Mille et une Films (Rennes)
ProducteurMatthieu de Laborde
ProducteurGilles Padovani
Distributeur d'origine Iskra - Images, Sons, Kinescope, Réalisations Audiovisuelles (Paris)
Directeur de la photographieRaphaël Girardot
Directeur de la photographiePhilippe Van Leeuw
Ingénieur du sonVincent Gaullier
Ingénieur du sonCorinne Gigon
MixeurFanny Weinzaepflen
MonteurCharlotte Tourrès

générique artistique

Bibliographie

Synopsis

Des blouses blanches maculées de taches rouges, un sol en béton inondé de sang, des carcasses de bovins pendues tête en bas, voilà les images qui nous restent en tête après avoir vu Saigneurs. Pourtant, ce documentaire n’a pas pour but, comme tant d’autres, d’horrifier le spectateur par des visions d’animaux maltraités et tués. Raphaël Girardot et Vincent Gaullier prennent pour sujet les employés d’un abattoir, dans le but de montrer les conditions de travail de ces hommes et de ces quelques femmes, leur « sale boulot » habituellement caché des yeux de la société. Le film s’ouvre par un long plan sur un homme qui semble s’échauffer, s’étirer, les yeux dans le vide : une préparation physique qui semble également psychologique. Les sept minutes de gymnastique obligatoire du matin, exécutée aussi mécaniquement que la découpe du cuir. C’est dans ce quotidien machinal - rempli de gestes automatisées et de robots - que les réalisateurs suivent les découpeurs, estampilleurs et autres saigneurs qui mettent la viande dans nos assiettes. Ils filment une réalité crue, avec très peu de mise en scène et un montage lent, afin de présenter sans artifice la vie de l’abattoir. Pas question de se livrer à un sensationnalisme trop évident. L’équipe de tournage s’immisce au milieu de la cadence effrénée, et tente de recueillir des propos et de capter des images sans déranger le fonctionnement journalier des travailleurs. Qu’ils répondent aux questions de Girardot ou qu’ils travaillent en silence, les employés sont sans cesse entourés d’un bruit assourdissant, auquel on ne peut pas s’habituer. Les moments de tranquillité sont rares. Lors des neuf minutes de pause accordées toutes les trois heures, c’est en silence, seul à une table, que Steven savoure son biscuit et ses quelques instants de calme. À la fin de la journée, c’est en silence que chacun essuie le sang sur son visage devant le miroir. C’est dans cet environnement oppressant que certains travaillent depuis plus de trente ans, en dépit de leurs conditions physiques qui se détériorent à mesure que passent les jours. Les accidents de travail font partie de la routine, tout comme les licenciements suite à l’usure de leur corps. C’est cette souffrance humaine, à la fois physique et mentale, que l’on découvre peu à peu. Un homme énumère les nombreuses opérations chirurgicales qu’il a dû subir à cause des mouvements qu’il répète tous les jours. Un autre est réprimandé car il n’arrive pas toujours à garder une cadence rapide. Un jeune se plaint de son salaire de misère. Une femme s’insurge contre la hiérarchie qui l’empêche de changer de poste. Ces diverses séquences forment un témoignage global et invitent le spectateur à prendre conscience, non seulement des conditions sine qua non de son prochain barbecue, mais aussi du fonctionnement général du travail à la chaîne dans n’importe quelle usine de France. La douleur est inhérente à leur quotidien : elle en vient à définir le travail. Mais ils restent, parce qu’il faut bien se nourrir, parce qu’ils n’ont pas la volonté de partir, parce qu’ils ne trouvent rien ailleurs, ou parce qu’ils ne sont pas encore complètement « cassés ».
© LES FICHES DU CINEMA 2017
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Exploitation

Nombre total d'entrées en fin d'exclusivité (Paris)314
Nombre de salles de sortie (Paris)1
Nombre d'entrée première semaine (Paris)153
Nombre d'entrées première semaine (France)674
Nombre total d'entrée en fin d'exclusivité (France)2597
Nombre de salles de sortie (France)3