Parfaites (2016) Jérémie Battaglia

Parfaites

Pays de productionCanada
Sortie en France05 avril 2017
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Générique technique

RéalisateurJérémie Battaglia
ScénaristeJérémie Battaglia
Société de production Les Productions du Rapide-Blanc (Montréal)
ProducteurSylvie Van Brabant
ProducteurAmélie Lambert-Bouchard
Distributeur d'origine M2 Distribution
Directeur de la photographieJérémie Battaglia
Compositeur de la musique originale Freeworm
MonteurAlexandre Lachance

générique artistique

Bibliographie

Synopsis

Parfaites : le titre de ce documentaire sur l’équipe nationale de natation synchronisée canadienne est beau, intriguant et surtout en tout point pertinent si l’on songe à l’objectif avoué de ces nageuses de haut niveau qui persévèrent, à bout de forces, dans leurs entraînements et leurs chorégraphies pour être « parfaites ». Si la perfection suppose l’achèvement le plus pur d’une forme, il ne s’agit pas ici d’être parfaite au singulier mais au pluriel, bien que cette perfection exige malgré tout celle, individuelle, de chaque nageuse, pour former un ensemble uniforme à travers les mouvements que, telles des poupées aquatiques, elles exécutent. En effet, la réussite de ce sport dépend de la similitude exacte entre chaque nageuse : toutes doivent être au même niveau, comme si leurs corps, assemblés par la chorégraphie, n’en formaient plus qu’un. Or, comme le souligne Jérémie Battaglia, chaque équipe nationale est symptomatique de sa culture. Et la caractéristique de l’équipe canadienne est d’assumer les différences entre les nageuses - diversité en phase, donc, avec la société canadienne : on y trouve donc des nageuses de toutes origines, pourvues de physiques variés, à l’inverse des équipes chinoises et russes, dont les nageuses sont curieusement identiques, ce qui leur assure généralement la victoire en championnats et, par conséquent, fait l’objet d’une certaine frustration pour l’équipe dont nous suivons le parcours. Quoique la facture du film soit très conventionnelle, pour alterner prises de vues assez basiques des entraînements et interviews des nageuses, Parfaites parvient à faire éprouver l’énergie qui circule entre les membres de cette équipe attachante et, malgré tout, rend hommage à un sport déprécié car trop souvent réduit, dans l’imaginaire collectif, aux paillettes, maquillages et sourires qui en constituent le décorum. Car, sous son apparente facilité, la discipline impressionne par son rigorisme physique : figurant en quelque sorte un croisement entre la complexité de la danse (les chorégraphies à exécuter), l’âpreté du football américain (le contact parfois brusque avec les autres nageuses peut causer des commotions cérébrales, des entorses et des déplacements de vertèbres) et l’endurance d’une course de fond (l’exécution des figures sous l’eau s’apparente à un 400 mètres couru en apnée), le sport ne peut que susciter l’admiration pour le courage physique et mental de celles qui s’y adonnent. Voire laisser songeur quant aux raisons qui poussent ces dernières à s’infliger autant de douleurs pour, finalement, très peu de paillettes ; des stages d’entraînement pour se préparer aux championnats du monde à Kazan (l’équipe terminera, découragée, vingt-et-unième), jusqu’à ceux, tout aussi intensifs, lors desquels elles prépareront une toute nouvelle chorégraphie, espérant être sélectionnées pour les Jeux olympiques à Rio en 2016 (sélections auxquelles elles échoueront de nouveau, mais en finissant quatrièmes), nous assistons au spectacle de leur perpétuel découragement. Toutefois, celui-ci finit toujours par être surmonté grâce, certes, à leur passion commune, mais aussi et surtout grâce à l’espoir, dont l’illogisme prend ici tout son sens.
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