A voix haute - La force de la parole (2016) Stéphane de Freitas, Ladj Ly

Pays de productionFrance
Sortie en France12 avril 2017
Procédé image35 mm - Couleur
Durée99 mn
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Générique technique

RéalisateurStéphane de Freitas
RéalisateurLadj Ly
ScénaristeStéphane de Freitas
Société de production My Box Productions (Paris)
ProducteurHarry Tordjman
ProducteurAnna Tordjman
Distributeur d'origine Mars Distribution
Directeur de la photographieLadj Ly
Directeur de la photographieTimothée Hilst
Ingénieur du sonHenri d' Armancourt
Compositeur de la musique originale Superpoze
MonteurJessica Menendez
MonteurPierre Herbourg
Photographe de plateauIngrid Chabert
Photographe de plateauJohan Kmiecik

générique artistique

Leïla Alaouf(dans son propre rôle)
Eddy Moniot(dans son propre rôle)
Elhadj Touré(dans son propre rôle)
Souleïla Mahiddin(dans son propre rôle)
Bertrand Périer(dans son propre rôle)
Loubaki Loussalat(dans son propre rôle)
Alexandra Henry(dans son propre rôle)
Pierre Derycke(dans son propre rôle)

Bibliographie

Synopsis

« Les mots prononcés en toute liberté sont sacrés ». Cette phrase puissante pourrait être de Victor Hugo, mais elle vient en fait de Leila Alaouf, jeune Française d’origine syrienne, admiratrice du poète, portant foulard, et qui aura encore cette saillie superbe : « Ce qui choque, c’est la normalité de l’autre ». Fils d’immigrés portugais et originaire de la Seine-Saint-Denis, Stéphane de Freitas (alias SdF), a créé en 2012 un réseau social d’entraide baptisé Coopérative Indigo, qui a ensuite initié le concours Eloquentia à l’université de Saint-Denis. Pour ce film (qui a d’abord été diffusé à la télévision dans une version courte de 76 minutes), il a demandé au réalisateur Ladj Ly, membre du collectif Kourtrajmé, de suivre avec lui le mois de préparation puis le concours. Il en résulte une oeuvre militante et artistique édifiante et roborative, dont le rythme soutenu fait parfaitement alterner vie intime et phases d’enseignement, décors naturels aux couleurs chaudes et salles de classe d’un blanc presque aveuglant. À une époque où le discours se vide de sens, quelle espérance que cette centaine de jeunes gens (sept suivis à l’image) se pliant avec conviction et application aux arcanes de la langue de Molière, coachés par des avocats, une metteuse en scène et un professeur de slam, tous sans concession quant au bien-parler mais bienveillants. Car préserver l’estime de soi est ici une vertu cardinale. Ces jeunes de 13 à 25 ans, représentant la diversité de la France, joyeuse malgré les coups durs, vont faire éclater tous les poncifs sur la banlieue et nous rappeler à quel point la citoyenneté se légitime par la culture et le langage. « On n’est pas condamnés à l’échec, si le savoir est une arme alors soyons armés », conclut le rappeur Kery James, rejoignant ainsi Elhadj sorti de sa vie de SDF par le verbe. On admire aussi Eddy, qui, replié en pleine campagne (« 300 habitants avec les animaux ! »), utilise ses six heures de transport quotidien pour penser. Drôles lorsqu’ils se soumettent aux exigences de la rhétorique, ils deviennent bouleversants sitôt qu’ils parlent d’eux. Ou quand ils manifestent une maturité politique étonnante, comme Leïla lorsqu’elle défend un nouveau féminisme ou déclame un poème en hommage à Ibrahim Kachouche, poète syrien dont le régime de Bachar Al-Assad arracha les cordes vocales. Assurément, bien parler sert d’abord à se révéler à soi-même. Grâce à ces jeunes gens, on ressort de cette heure quarante convaincus que la parole est la plus belle arme qui soit et qu’il devient urgent de la défendre, de l’enseigner et de la protéger. Cruelle ironie : le premier jour de tournage a eu lieu le jour de l’attentat contre Charlie Hebdo, le 7 janvier 2015, éclairant le mot d’ordre des lieux qui est « Avant j’étais Charlie, maintenant je suis Saint-Denis ». À noter enfin que Le Brio d’Yvan Attal, lui aussi sorti en 2017, et mettant également en scène la préparation d’un concours d’éloquence, peut être vu comme une sorte de pendant fictionnel de ce film.
© LES FICHES DU CINEMA 2017
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Exploitation

Nombre total d'entrées en fin d'exclusivité (Paris)59696
Nombre de salles de sortie (Paris)8
Nombre d'entrée première semaine (Paris)10731
Nombre d'entrées première semaine (France)27288
Nombre total d'entrée en fin d'exclusivité (France)191773
Nombre de salles de sortie (France)44

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