Pas comme des loups (2016) Vincent Pouplard

Pays de productionFrance
Sortie en France12 avril 2017
Procédé image35 mm - Couleur
Durée59 mn
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Générique technique

RéalisateurVincent Pouplard
Société de production Les Films du Balibari (Nantes)
ProducteurEmmanuelle Jacq
Distributeur d'origine Vendredi Film (Paris)
Directeur de la photographieJulien Bossé
Ingénieur du sonJérémie Halbert
Compositeur de la musique originale Mansfield.TYA
MonteurRégis Noël

générique artistique

Bibliographie

Synopsis

Roman et Sifredi sont jumeaux. Après un parcours scolaire chaotique, ils ont fugué et évoluent désormais en marge de la société, vivant de menus larcins. Ils passent leurs journées à discuter, avec leur ami Simon par exemple, à se faire beaux, à jouer à la boxe. Souvent, ils s’offrent une escapade dans la nature. Pas comme des loups aurait pu choisir la voie, toute tracée, du reportage pour raconter le quotidien de ces jeunes délinquants. Mais comme ses sujets, Vincent Pouplard prend la tangente. Il emprunte le chemin buissonnier du portrait : déconstruit dans sa temporalité, multiple dans sa forme, on y alterne sans cesse entre l’ombre et la lumière, on passe des atmosphères empesées, presque laiteuses, des garages qu’ils squattent à celle très nette de la campagne baignée de soleil. C’est l’été. Avec leurs amis, les jumeaux, sortes de cousins d’Huckleberry Finn, vont se baigner dans la rivière, improvisent un pique-nique, construisent une cabane, grimpent dans un arbre, jusqu’à presque toucher le ciel. Eux, en tout cas, semblent touchés par la grâce. On les envie presque de cette liberté folle qu’ils sont allés chercher en marge du système. Pas de maison dont on oublie les clés, pas de téléphone portable pour vous rappeler. La reprise folk de l’hymne des Bérurier noir Les Rebelles par le duo Mansfield TYA, qui vient relancer la narration, est une bande-son idéale. Pour les jumeaux et leurs copains, il s’agit bien de fuir le système, de rejoindre la jungle, la nature. La violence est pourtant toujours là, tapie dans les hivers passés dans des centres de détention et les foyers, et dans les lendemains incertains. Roman, Sifredi et leurs amis peinent à la verbaliser, ils vivent dans le présent, même si, ils l’avouent, ils en sont encore à « rêver leur vie » et non « vivre leurs rêves ». Ils ne s’expriment pas toujours très bien, ont du mal à se faire comprendre lorsqu’ils philosophent avec leurs camarades. Ils sont probablement peu instruits. Pourtant, à la faveur d’un atelier d’écriture dans une salle de classe abandonnée, au cours duquel on imagine des textes en piochant des mots dans un saladier, les jeunes albatros déploient leur langage. L’un des jumeaux, peu importe lequel - le film brouille leurs identités, joue avec leur gémellité, les deux ne s’appelant que "frère", jamais par leur prénom - se livre à un rap formidable. Au fil d’une conversation enfumée, Simon, leur pote, confie sa passion pour Tintin, à qui « il arrive des trucs de ouf au Pays des soviets ». Le spectateur ne voit jamais les délinquants, les voyous. Il voit des jeunes arrachés un peu trop vite à l’enfance, qui inondent de leur innocence superbe et de leurs sourires ce très joli documentaire. Des cancres à la Prévert, qui est l’une des figures tutélaires du film. Sa Chasse à l’enfant, poème écrit après la fugue des gamins d’une maison de redressement de Belle-Ile en 1934, fera office de générique. Après une séquence de fin d’une poésie dingue dans laquelle les héros invoquent les spectres de l’Oulipo, Georges Perec en tête, au fil d’une litanie de « On ne sera jamais ». Passionnant, touchant et intelligent.
© LES FICHES DU CINEMA 2017
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Exploitation

Nombre total d'entrées en fin d'exclusivité (Paris)1401
Nombre de salles de sortie (Paris)3
Nombre d'entrée première semaine (Paris)633
Nombre d'entrées première semaine (France)633
Nombre total d'entrée en fin d'exclusivité (France)1401
Nombre de salles de sortie (France)3