Synopsis
Au nord-ouest de la Mongolie, au milieu des montagnes arides et grandioses, les parents d’Aisholpan sont nomades. Ils se déplacent plutôt à cheval ou à pied (en camion quand c’est nécessaire), vivent dans une yourte l’été et dans une maison de briques l’hiver. À travers les images filmées par le documentariste Otto Bell, les détails de la vie de tous les jours témoignent de la rudesse du climat et d’un mode de vie dans lequel la femme est vouée au foyer. En opposition à cette tradition, il fait le portrait d’une adolescente différente des autres filles de son âge : Aisholpan. On découvre son quotidien, en famille et à l’école en pension, avec ses amies et ses petits-frères et soeurs, dont elle prend soin pendant la semaine. Elle explique sa passion : fascinée depuis l’enfance par les aigles que son père élève, elle a appris à les soigner en l’observant. Elle dit qu’elle veut devenir médecin mais qu’elle ne pense qu’aux aigles, au point de vouloir en élever à son tour et aller chasser le renard avec son père. Pour sa mère, ce qui compte, c’est qu’elle fasse quelque chose qui lui plaise, mais les anciens, des chasseurs à l’aigle aux visages tannés, vêtus de peaux de renards, ne voient pas les choses de la même manière. Pour eux, une femme ne peut pas élever d’aigle ni aller chasser en hiver parce que c’est trop rude. Mais Aisholpan, soutenue par son père qui voit à quel point elle est douée et déterminée, va chercher un aigle dans son nid. La jeune fille descend en rappel sur le flanc de montagne jusqu’au nid où elle capture le jeune aigle. Elle réussit cet exploit périlleux. Son père est fier : l’aigle est d’une espèce rare. Il pense qu’il lui portera chance. Tel un animal de compagnie un peu spécial, elle l’élève, apprend à le nourrir, le soigner puis l’entraîne à chasser avec un faux renard. Quand il pense qu’elle est prête, son père lui annonce qu’il l’emmène concourir là où il a gagné deux fois, là où se retrouvent les chasseurs de renards de la région. Avec la bénédiction de son grand-père et le soutien de ses parents, malgré le désaccord des anciens, Aisholpan arrive, magnifiquement harnachée et habillée. C’est important car cela compte pour le concours. Contre toute attente, elle gagne et revient en heureuse victorieuse. Le réalisateur semble prendre un malin plaisir à filmer les anciens qui, toujours sceptiques, affirment qu’il ne suffit pas de gagner ce concours pour être acceptée. Elle doit réussir à chasser le renard, et ça c’est impossible, puisque c’est une femme et que, d’après eux, seuls les hommes en ont la force. Aisholpan reste déterminée et ravie. Elle part donc, l’hiver, s’enfonce dans la neige, toujours accompagnée par son père, essaie de nouveau, jusqu’à réussir. De retour avec le renard chassé par son aigle, elle est enfin acceptée comme la première éleveuse d’aigles et chasseuse de renards de la région. La preuve est faite que cette activité héroïque peut être effectuée par une femme et que tout est question de volonté et de soutien. Aisholpan est un beau modèle féminin qui, s’il ne génère pas des vocations, suscitera l’admiration.
© LES FICHES DU CINEMA 2017
