Retour à Forbach (2016) Régis Sauder

Pays de productionFrance
Sortie en France19 avril 2017
Procédé image35 mm - Couleur
Durée78 mn
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Générique technique

RéalisateurRégis Sauder
Société de production Docks 66 (Paris ; Marseille)
Coproduction Ana Films (Strasbourg)
Coproduction Vosges Télévision (Epinal)
ProducteurAlexandra Cheuvreux
ProducteurViolaine Harchin
CoproducteurMilena Christitch
Distributeur d'origine Docks 66 (Paris ; Marseille)
Directeur de la photographieRégis Sauder
Ingénieur du sonPierre-Alain Mathieu
MixeurRégis Diebold
MonteurFlorent Mangeot

générique artistique

Bibliographie

Synopsis

Originaire de Forbach, commune située dans l’est de la Moselle et sise à la frontière franco-allemande, Régis Sauder (Nous, princesses de Clèves ; Être là) retourne sur les lieux de son enfance, après s’en être volontairement exilé, honteux d’un milieu qui ne lui semblait offrir aucune perspective d’avenir. Entre mai 2014 et l’hiver 2016, il y tourne ce documentaire d’ambition à la fois autobiographique et socio-politique, pour tenter de cerner l’aura léthargique entourant la ville depuis plusieurs années déjà, celle-ci souffrant d’une déliquescence économique, comme bon nombre de petites villes de province dans lesquelles les commerces demeurent, pour la plupart, vacants, affublés de pancartes « à vendre » ou « à louer ». Sous les projecteurs médiatiques depuis les élections municipales en 2014, lors desquelles Florian Philippot, alors vice-président du Front national, arriva en tête au premier tour, Régis Sauder donne voix à tous ces anonymes qui, contrairement à lui, sont restés à Forbach. Ils lui servent ainsi de médiateurs, dans la mesure où, Sauder ayant l’impression d’avoir trahi sa ville, celle-ci ne lui semble plus réellement familière. Ces personnes, qu’il s’agisse d’anciens camarades de collège, de la serveuse d’un bistrot ou d’adolescents croisés dans un square, parlent librement de leur sentiment sur Forbach, en exprimant notamment leur rancoeur à l’égard de l’État, lequel a largement exploité les ressources minières de la région - qui constituèrent autrefois sa principale ressource économique, jusqu’à la découverte d’énergies plus rentables, le pétrole et le nucléaire notamment -, ce qui cause à présent l’ébranlement progressif des sous-sols, et menace d’écroulement de nombreuses maisons. Du croisement naturel des arcs autobiographique et politique, découle une réflexion sur notre propre rapport à la mémoire, certes individuelle, mais également collective, des lieux que l’on a habités autrefois. Ainsi que l’affirme l’un des interviewés, la perte de la mémoire est la maladie de notre siècle, d’où le projet de Régis Sauder : tâcher de préserver un héritage qui, si l’on néglige la parole des aînés, ne manquera pas de disparaître. Si Annie Ernaux, dans des romans tels que La Place ou Les Années, effectue cette préservation de la mémoire par l’écriture, Régis Sauder, lui, en filme les lieux. Par à-coups, le cinéaste se concentre sur l’héritage le plus intime qui soit, la maison de ses parents, laquelle doit être vendue en raison des problèmes de santé de son père ; par un plan fixe et accéléré, on observe avec lui le vidage d’une maison qui, si elle a mis toute une vie à se remplir, se démeuble en quelques heures, tel « un musée domestique périmé ». Ainsi, au-delà de cette réflexion sociologique, assurément édifiante pour comprendre des enjeux politiques contemporains, Retour à Forbach parvient à émouvoir par sa capacité à nous renvoyer à notre propre attachement à l’égard de lieux intimes devenus, peu à peu, étrangers, et diffuse avec délicatesse la mélancolie de temps qui se perdent.
© LES FICHES DU CINEMA 2017
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Exploitation

Nombre total d'entrées en fin d'exclusivité (Paris)3426
Nombre de salles de sortie (Paris)2
Nombre d'entrée première semaine (Paris)1579
Nombre d'entrées première semaine (France)5423
Nombre total d'entrée en fin d'exclusivité (France)17696
Nombre de salles de sortie (France)18