Synopsis
Documentaire promouvant les bienfaits de la permaculture - méthode de culture prenant en compte la biodiversité de chaque écosystème -, L’Éveil de la permaculture expose les alternatives de vie menées par certains Français, lesquels tentent de démontrer qu’il est encore possible de s’affranchir des industries agroalimentaires. De fait, s’inspirant du biomimétisme, la permaculture est une production agricole durable permettant à ses adeptes une auto-suffisance à condition d’avoir suffisamment de terre. Lorsque Adrien Bellay découvre la ferme d’un couple de permaculteurs établi dans l’Aude, il saisit un mode de vie profondément opposé au tumulte parisien et grâce auquel ces derniers rétablissent un contact essentiel avec leur environnement naturel. Bien qu’elle soit encore marginale, cette pratique semble néanmoins se démocratiser depuis plusieurs années, comme en témoigne ce deuxième documentaire d’Adrien Bellay, qui, pour le réaliser, a parcouru la France afin d’y rencontrer les différents formateurs en permaculture, portés à partager leur savoir en proposant des stages d’une à deux semaines. À travers leurs témoignages, ainsi que ceux de leurs élèves (de tous âges, issus de tous horizons professionnels), ils proposent une solution qui, à l’avenir, pourrait - et ce malgré la situation plus qu’alarmante de la planète - réduire les dégâts écologiques, puisque la permaculture optimise également la fertilisation des sols (contrairement au labourage qui dégrade la biodiversité contenue dans la terre). Documentaire engagé et optimiste, L’Éveil de la permaculture pèche cependant par sa dimension excessivement pédagogique ; en effet, les nombreuses interviews sont constamment appuyées par des schémas animés - et, qui plus est, agrémentés d’une voix off -, venant visuellement illustrer leurs exposés, conférant ainsi un caractère franchement redondant au propos. Outre ce soupçon d’infantilisation, la vivacité du message s’amenuise petit à petit tant il est étouffé au sein de cette structure scolaire et, par là, trop démonstrative. Pourtant, on ne peut que souscrire à la bienfaisance de cette démarche et espérer, comme ces permaculteurs, le recul du système agroalimentaire aujourd’hui majoritaire, grâce au développement de leur technique, quoique - au risque de paraître défaitiste - sa réalisation à l’échelle, ne serait-ce que nationale, semble utopique. Néanmoins, l’adoption de la permaculture par toutes ces personnes peut, en filigrane, témoigner d’un essoufflement certain de la machine à consommer et de la dissolution de ses charmes de prodigalité. Corollaire de l’agriculture biologique (bien qu’elle soit désormais elle aussi intégrée à la logique industrielle et capitaliste, son label s’apparentant désormais à une marque), la permaculture peut être le signe d’un désir du retour à la vie simple, c’est-à-dire celle où l’on peut cueillir sa nourriture depuis son jardin au lieu de la sélectionner dans les rayons des supermarchés, où l’on peut trouver n’importe quel aliment n’importe quand, produit n’importe où et n’importe comment.
© LES FICHES DU CINEMA 2017
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