Le Goût du tapis rouge (2016) Olivier Servais

Pays de productionFrance
Sortie en France17 mai 2017
Procédé image35 mm - Couleur
Durée73 mn
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Générique technique

RéalisateurOlivier Servais
ScénaristeOlivier Servais
Société de production Cinem'A Production
Distributeur d'origine Destiny Films (Clichy)
Directeur de la photographieThomas Lavorel
Compositeur de la musique originaleThomas Lavorel

générique artistique

Bibliographie

Synopsis

Vous souvenez-vous du slogan de Ratatouille ? « Tout le monde peut cuisiner ». Le cinéma, c’est pareil. Sauf que, comme derrière les fourneaux, il faut idéalement un peu de technique, de talent et de créativité, toutes choses qui ne transpirent pas de ce Goût du tapis rouge, document - plus que documentaire - qui s’attache à montrer l’envers du décor cannois. Olivier Servais part de l’idée suivante : à Cannes, tout le monde veut voir les stars. Lui, justement, montrera tout sauf les vedettes du tapis rouge (et les critiques des Fiches du cinéma !). Depuis les « blaireaux des escabeaux » - le terme est celui d’un passant peu magnanime - qui attendent toute la journée la montée des marches jusqu’aux éboueurs du petit matin, en passant par les starlettes qui prennent la Croisette pour un podium de défilé de mode ou les cinéphiles déçus qui patientent pendant des heures pour rien, Servais montre tout. On serait tenté de dire que si on n’a jamais fait de film sur le public de la Croisette, malgré le nombre de caméras qui traînent dans les allées du Palais, c’est que ça n’a peut-être pas beaucoup d’intérêt. Bingo : ça n’en a aucun. Ou bien, à la limite, celui de faire frémir d’angoisse le futur festivalier à l’idée des longues files d’attente, des rues bondées surveillées par la police et de la sempiternelle bande-son qui accompagne les montées officielles, de ces poubelles pleines à craquer dès le matin et de ces spectatrices d’un jour qui bloquent les rues en posant pour les photographes dont elles devront ensuite acheter les oeuvres à prix d’or - la pratique n’est pas vaine, avec, selon une professionnelle, un retour de l’ordre de 40 %. Voilà pour ce qui est du fond. La forme est à l’image du scénario, inexistante : on filme de face, en plongée, en contre-plongée, à l’envers et à l’endroit, on monte le tout avec des ralentis et des surimpressions, en grand angle souvent, alors que le format est celui d’une vieille télé 4/3, sur une musique dramatique bon marché. Bref, on va voir tout le monde sauf les gens qui auraient vraiment des choses à dire (par exemple, les professionnels du cinéma...) et on filme n’importe comment, sans prendre la peine de choisir un angle ou un personnage qui servirait de fil rouge. Du coup, on n’apprend vraiment pas grand-chose et l’ensemble a moins d’intérêt qu’un bon vieux film de famille - mais sans les gens de notre famille. L’habitué du festival reconnaîtra quand même quelques têtes connues, comme ce vendeur de journaux à la criée qu’on retrouve tous les ans, mais lui, le réalisateur ne prend même pas la peine de lui parler. Il lui préfère les vieilles Cannoises qui se lamentent de devoir attendre des heures pour une projection, sans doute celle d’un film roumain de trois heures dont elles sortiront au bout de vingt minutes, ou ce jeune homme qui participe à sa première télé-réalité sur une chaîne du câble, sa « première télé ». Le documentaire évoque, à peine, les immigrés clandestins qui avoisinent les boutiques de luxe et les grands hôtels, et eux non plus n’ont pas voix au chapitre. Le Goût du tapis rouge sort en salles le premier jour du festival. Si vous avez le goût du cinéma, fuyez.
© LES FICHES DU CINEMA 2017
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Exploitation

Nombre total d'entrées en fin d'exclusivité (Paris)159
Nombre de salles de sortie (Paris)4
Nombre d'entrée première semaine (Paris)92
Nombre d'entrées première semaine (France)92
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