Nothingwood (2016) Sonia Kronlund

Pays de productionFrance
Sortie en France14 juin 2017
Procédé image35 mm - Couleur
Durée85 mn
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Générique technique

RéalisateurSonia Kronlund
ScénaristeSonia Kronlund
DialoguisteSonia Kronlund
Société de production Gloria Films Production (Paris)
Coproduction Made In Germany Filmproduktion GmbH (Köln)
ProducteurLaurent Lavolé
CoproducteurMelanie Andernach
Distributeur d'origine Pyramide Distribution (Paris)
Directeur de la photographieAlexander Nanau
Directeur de la photographieEric Guichard
Ingénieur du sonMatthieu Perrot
MonteurSophie Brunet
MonteurGeorge Cragg

générique artistique

Bibliographie

Synopsis

En Afghanistan, entre attentats et raids aériens, un homme exalté et rondouillard tourne quatre films en même temps. Ce n’est pas un débutant : il en a déjà tourné plus de cent. C’est même une grande vedette dans son pays : partout où il passe, chacun veut l’aborder, faire une photo... Comme un poisson dans l’eau parmi la foule, il fait systématiquement rire et applaudir les gens, comme un animateur chargé d’égayer la rue. Cet homme, c’est Salim Shaheen, grand enfant biberonné aux films indiens qu’il allait voir en resquillant dès son plus jeune âge, ce qui lui valut d’innombrables roustes. Comme nombre d’Afghans ayant dû arrêter l’école à cause de la guerre, il sait à peine lire, et pourtant, il sait tout faire : scénariste, producteur, réalisateur et acteur, il fabrique ses films de A à Z. Et tout ça avec des moyens plus que réduits. « Ici ce n’est pas Hollywood ou Bollywood, c’est Nothingwood ! » dit-il avec le sourire. Pourtant, on se bouscule pour tourner avec lui : « Salim, je l’aime plus que moi-même, il m’a donné ma chance, il me comprend », dit l’un de ses acteurs. Comme dans le splendide Ed Wood de Tim Burton, Shaheen est partout escorté d’une clique prête à tout pour lui. Faut-il se badigeonner le visage de sang de poulet pour jouer un cadavre,s’habiller en femme ou danser et chanter en play-back au son d’un téléphone portable : pas de problème. L’enthousiasme du maître est si contagieux qu’il semble que rien ne puisse l’empêcher de tourner. Il faut dire que derrière ce féroce appétit de cinéma, il y a l’envie de sortir les gens de la guerre. Shaheen lui-même était chef d’une milice de défense durant la guerre civile (une guerre pire que celle contre les Soviétiques, dit l’un des acteurs) et, déjà, il filmait ses soldats pour les intégrer dans ses fictions. Et quand une bombe s’abattit sur ses hommes, montrer leurs cadavres dans un film fut pour lui une façon de leur rendre hommage. « On apprend beaucoup de ses films, on s’en inspire pour notre vie », dit un fan. Même chez les talibans, il y a un marché noir de DVD où s’échangent les oeuvres du réalisateur. Ce dernier est pourtant radicalement opposé aux fanatiques. Il parle des gens simples, des marchands de thé, des militaires, et il fait triompher l’honneur et la justice dans des histoires rocambolesques où on se donne des baffes à la Bud Spencer, et où on prend le temps de chanter des succès du cinéma indien. Sonia Kronlund, qui apparaît de temps en temps à l’écran et explique sporadiquement le contexte de telle ou telle séquence, a parfaitement su transmettre à l’écran l’énergie hors-norme du personnage, insérant avec malice de nombreux extraits des films de Shaheen, en écho à ce qu’elle filme. Par moments, le mélange entre fiction et réalité est tel qu’on ne sait plus ce qu’il faut croire. Par exemple, lorsqu’il dirige l’un de ses fils jouant son rôle dans un film autobiographique, le télescopage du réel et de l’imaginaire devient vertigineux. Un tel homme méritait assurément un documentaire. C’est chose faite, et fort bien faite.
© LES FICHES DU CINEMA 2017
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Exploitation

Nombre total d'entrées en fin d'exclusivité (Paris)12253
Nombre de salles de sortie (Paris)15
Nombre d'entrée première semaine (Paris)5515
Nombre d'entrées première semaine (France)10890
Nombre total d'entrée en fin d'exclusivité (France)29758
Nombre de salles de sortie (France)70