Latifa, le coeur au combat (2016) Olivier Peyon, Cyril Brody

Pays de productionFrance
Sortie en France04 octobre 2017
Procédé image35 mm - Couleur
Durée97 mn
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Générique technique

RéalisateurOlivier Peyon
RéalisateurCyril Brody
ScénaristeOlivier Peyon
ScénaristeCyril Brody
Société de production Haut et Court (Paris)
ProducteurCarole Scotta
ProducteurLaurence Petit
ProducteurJulie Billy
Producteur associéSimon Arnal
Producteur associéCaroline Benjo
Distributeur d'origine Haut et Court (Paris)
Directeur de la photographieOlivier Peyon
Directeur de la photographieCyril Brody
MixeurDominique Vieillard
Compositeur de la musique originaleMike Kourtzer
Compositeur de la musique originaleFabien Kourtzer
MonteurLizi Gelber

générique artistique

Bibliographie

Synopsis

Le 11 mars 2012, Latifa Ibn Ziaten apprend que son fils Imad, adjudant dans l’armée française, vient d’être assassiné à Toulouse par Mohamed Merah, un jeune Français radicalisé. Il va tuer encore deux autres militaires, trois enfants et un professeur dans une école juive. Ne recevant ni l’aide ni l’écoute de personne sinon celles des habitants du village marocain de M’Diq où son fils a été inhumé, cette Française musulmane d’origine marocaine, ainsi qu’elle se définit, fonde alors l’Association Imad, pour la jeunesse et la paix, appelant au dialogue et à la tolérance autour des valeurs républicaines. Autant dire qu’Olivier Peyon et Cyril Brody jouaient gros avec un tel sujet, et on pourrait redouter la manière dont ils allaient l’aborder. De fait, entre les séquences dans les écoles ou autres lieux où Latifa est invitée, les moments de vie privée et ses confidences, on se demande où va le film. Puis les questions abordées deviennent brûlantes et le constat terrible et consternant. Moins par ce qui est montré et dit que par l’image qui se dégage en creux : celle d’une France repliée sur ses peurs et incapable d’intégrer ses jeunes. « Quand on est arrivés en 1960, se souvient-elle avec peut-être un peu trop d’idéalisme, la France était généreuse ». Cinquante-deux ans plus tard, le policier qui lui annonce la mort de son fils, pourtant militaire, accuse celui-ci d’être un dealer simplement parce qu’il était musulman ! Les monteurs, Dominique Vieillard et Lizi Gelber, parviennent à rythmer le récit en alternant, sur un tempo sans faiblesse, séquences publiques, moments intimes et défilés de paysages sur une tension allant crescendo jusqu’au bouleversant final où Latifa accueille, le 19 février 2017 à Paris, et malgré toutes les oppositions, trente jeunes Palestiniens et Israéliens. Ce double portrait, d’un pays dont tous les repères sont à reconsidérer, à commencer par la famille, et de cette femme née le 1er janvier 1960 à Tétouan, au nord d’un Maroc qu’elle a fui en 1976 pour échapper à un mariage forcé, alliant les quatre vertus cardinales (tempérance, prudence, force d’âme et justice) donne lieu à des moments très forts : rencontre avec des jeunes en détention, dialogues de sourds à l’Assemblée nationale autour de la laïcité, accusation par une jeune fille de Tanger d’être « la success story qu’on aime à présenter », réception comme citoyen d’honneur du petit village de Hessin Coupigny, en plein fief de Marine Le Pen ! Jamais victimaire, exhortant à la responsabilité et à l’ouverture vers l’autre légitimée par son seul drame personnel (« J’ai payé le plus cher », dit-elle souvent), Latifa trouve auprès des jeunes l’attention et le respect qu’ont perdus nos politiques. Mais à quel prix ! « Après mon frère j’ai perdu ma mère [...] Sur un trimestre, je la vois une fois par mois », regrette sa fille, qui ajoute : « C’est Gandhi ». On la suit en effet de villes (Rouen, Caen, Paris...) en villages français, mais aussi en Palestine, en Israël, et même en Chine. On ressort de ce film réalisé sur plus d’un an et produit avec un budget de 549 375 euros - dont 80 000 récoltés par le financement participatif - avec un mélange d’admiration et de rage devant les murs d’inertie, voire de bêtise, qu’il met en évidence.
© LES FICHES DU CINEMA 2017
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Exploitation

Nombre total d'entrées en fin d'exclusivité (Paris)2588
Nombre de salles de sortie (Paris)7
Nombre d'entrée première semaine (Paris)1830
Nombre d'entrées première semaine (France)4772
Nombre total d'entrée en fin d'exclusivité (France)7270
Nombre de salles de sortie (France)37