Bricks (2016) Quentin Ravelli

Pays de productionFrance
Sortie en France18 octobre 2017
Procédé image35 mm - Couleur
Durée90 mn
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Générique technique

RéalisateurQuentin Ravelli
Société de production Survivance (Meudon)
ProducteurCarine Chichkowsky
Distributeur d'origine Survivance (Meudon)
Directeur de la photographieCécile Bodénès
Directeur de la photographieAlmudena Sánchez
Ingénieur du sonAlvaro Silva Wuth
MixeurMatthieu Deniau
Compositeur de la musique originaleThierry Mazurel
Compositeur de la musique originaleYann Pittard
MonteurCatherine Mabilat

générique artistique

Bibliographie

Synopsis

Matériau historique et central de l’économie espagnole, la brique est, dans la culture populaire, à la fois synonyme d’opération lucrative et d’emprunt toxique. Le sociologue Quentin Ravelli est parti de ces différentes acceptions linguistiques pour écrire la « biographie sociale » de cette matière première, aujourd’hui symbole de la crise économique de 2008 en Espagne et de ses victimes. Dans les années 1990, l’extension des crédits immobiliers risqués permet à de nombreux Espagnols de devenir propriétaires. Le marché de la construction gonfle jusqu’à représenter 15 à 25 % du PIB du pays, et la production de briques, devenue une spécialité nationale, participe à cet essor. Mais l’éclatement de la bulle immobilière précipite la chute de ce secteur économique pourvoyeur d’emplois. Alors qu’auparavant près de 800 000 logements étaient construits chaque année, la construction se maintient péniblement à 40 000 logements par an. Les promoteurs font faillite, et la production de briques s’effondre, entraînant avec elle la mise à l’arrêt des usines et la suppression d’un grand nombre d’emplois. Initialement censée enrichir le pays, la brique est devenue littéralement un poids mort pour tous ceux qu’elle faisait vivre. Surendettés, les Espagnols qui avaient contracté un crédit immobilier n’ont plus les moyens de le rembourser et se retrouvent sous la menace d’une expulsion, permise par une loi qui autorise les banques à déloger en cas d’insolvabilité. Sans insérer de voix off ou d’analyse au montage, Quentin Ravelli démontre comment la finance, perçue comme abstraite, impacte concrètement une économie industrielle réelle, simplement en mêlant aux séquences tournées dans les usines de briques, les récits individuels des victimes de la spéculation immobilière. À la manière d’une poupée russe, le sociologue imbrique dans l’histoire d’une faillite nationale l’exemple de Valdeluz, cité nouvelle construite pendant la période de spéculation immobilière, devenue ville morte après la crise, et le parcours de Blanca, l’une de ses habitantes, que l’on suit en pleine procédure d’expulsion. D’un côté, Joaquin, maire de Valdeluz, aux commandes d’une ville privée de transports publics, d’écoles et de commerces suite à l’abandon du projet immobilier à l’origine de sa construction, qui tente de mettre en place des alternatives pour relancer le tourisme, valoriser son patrimoine et trouver des financements. De l’autre, Blanca, rencontrée au cours d’une réunion de la Plataforma de Afectados por la Hipoteca, une association qui se bat pour annuler la dette des victimes de crédits toxiques, qui cristallise les possibilités d’action d’une lutte collective pour faire infléchir les institutions bancaires. Loin de se cantonner à une recension des étapes de la crise en Espagne et de ses effets sur la population, Bricks pose la question de la responsabilité du gouvernement espagnol qui a poussé ses concitoyens à emprunter, sans encadrer les crédits à risques. Une réflexion qui se double d’un appel poignant à la solidarité et à la résistance populaire.
© LES FICHES DU CINEMA 2017
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Exploitation

Nombre total d'entrées en fin d'exclusivité (Paris)490
Nombre de salles de sortie (Paris)1
Nombre d'entrée première semaine (Paris)300
Nombre d'entrées première semaine (France)300
Nombre total d'entrée en fin d'exclusivité (France)490
Nombre de salles de sortie (France)1