Carré 35 (2016) Éric Caravaca

Pays de productionFrance ; Allemagne
Sortie en France01 novembre 2017
Procédé image35 mm - Couleur
Durée66 mn
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Générique technique

RéalisateurÉric Caravaca
ScénaristeÉric Caravaca
ScénaristeArnaud Cathrine
Société de production Les Films du Poisson (Paris)
Coproduction Niko Film GmbH (Berlin)
Coproduction Auvergne-Rhône-Alpes Cinéma (Villeurbanne)
ProducteurLaetitia Gonzalez
ProducteurYaël Fogiel
CoproducteurNicole Gerhards
Distributeur d'origine Pyramide Distribution (Paris)
Directeur de la photographieJerzy Palacz
Ingénieur du sonGuillaume Sciama
Ingénieur du sonAntoine-Basile Mercier
Ingénieur du sonFrédéric Messa
MixeurMatthias Schwab
Compositeur de la musique originaleFlorent Marchet
MonteurSimon Jacquet

générique artistique

Bibliographie

Synopsis

Pour son deuxième long métrage après Le Passager (2005), le comédien Éric Caravaca interroge son passé familial. À partir d’une indication : le « carré 35 ». Celui-ci désigne l’emplacement où la soeur aînée de Caravaca a été enterrée, dans le cimetière de Casablanca. Une soeur dont il ignore tout, si ce n’est qu’elle est morte à l’âge de 3 ans. Une soeur dont sa mère n’a gardé aucune photographie. Alors que, jeune père, il se met à filmer son nouveau-né, il s’interroge sur cette absence d’image de sa soeur. Le point de départ de Carré 35 est, selon ses propres mots, la volonté de « combler cette absence d’images ». Et, comme dans presque toute histoire familiale, ce qu’il révèle est bien plus complexe qu’il ne l’imaginait. Sa soeur s’appelait Christine. Elle est née dans un autre pays que la France, bien avant Éric et son frère cadet. Elle est née d’un couple qui débordait de bonheur, dans une région au bord de l’implosion : le Maroc, alors encore sous mandat français. Après sa naissance, les parents d’Éric, qui se filmaient beaucoup en 8 mm, semblent avoir cessé brusquement. Nous sommes dans les années 1960, et Christine est née avec un souffle au coeur. Au fil des discussions et des recherches, Caravaca revient sur la vie de ses parents au Maroc, avant leur installation en France, et retrace, en filigrane, une part de l’histoire coloniale française, de ses injustices et de ses atrocités. La disparition de Christine sera l’événement déclencheur du déracinement de ses parents, celui qui les contraindra à tourner - de gré ou de force - une page de leur vie. Face à la trisomie de Christine, diagnostiquée tardivement, la médecine de l’époque se montre incapable de les accompagner. Ce handicap de l’enfant est vécu comme une honte par la mère, qui, pour le supporter, choisit alors le déni. Éric, face à sa mère, tente de questionner ce déni. Pour elle, sa fille était normale : elle le répète, sûre d’elle. Elle contredit calmement son fils, qui ne cesse pas pour autant son (en)quête. Conscient de l’importance des images dans sa vie, il veut retrouver une photo de Christine. Pour mettre un visage sur cette absente, pour lui accorder enfin une forme d’intemporalité. La tragédie intime se mêle progressivement à une réflexion sur le cinéma et la puissance de ses images : la fiction ne fige-t-elle pas une scène pour l’éternité dans le coeur des spectateurs ? Et qu’a-t-on le droit de filmer, de montrer ? De L’Arrivée du train en gare de La Ciotat des frères Lumière aux images de son propre père sur son lit de mort, Caravaca nous pousse à réfléchir sur le poids et le sens des images. Si le film est extrêmement chargé émotionnellement, il l’est d’autant plus que Caravaca cherche au maximum à contenir cette émotion. Son approche est aussi factuelle que possible, son récit - co-écrit avec l’écrivain Arnaud Cathrine - extrêmement concis (presque trop). Tout est fait pour éviter de basculer dans le déballage intime ou le règlement de comptes familial. Mais cette froideur de surface est rapidement débordée par la puissance de ce qui est montré et raconté (l’histoire, à plusieurs niveaux, est fascinante à plus d’un titre). Une oeuvre profondément sincère et émouvante.
© LES FICHES DU CINEMA 2017
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Exploitation

Nombre total d'entrées en fin d'exclusivité (Paris)34002
Nombre de salles de sortie (Paris)9
Nombre d'entrée première semaine (Paris)11493
Nombre d'entrées première semaine (France)26096
Nombre total d'entrée en fin d'exclusivité (France)93805
Nombre de salles de sortie (France)52

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