Si on te donne un château, tu le prends ? (2016) Marina Déak

Pays de productionFrance
Sortie en France01 novembre 2017
Procédé image35 mm - Couleur
Durée93 mn
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Générique technique

RéalisateurMarina Déak
Société de production E2P- Entre2prises (Montreuil)
Société de production Atmosphères Production (Mayenne)
Coproduction Télé Bocal (Paris)
Coproduction TVM Est Parisien
Coproduction Le Fresnoy - Studio national des arts contemporains
ProducteurFlorent Verdet
Distributeur d'origine Atmosphères Production (Mayenne)
Directeur de la photographieAlexis Kavyrchine
Directeur de la photographieOlivier Jacquin
Ingénieur du sonFred Dabo
Ingénieur du sonThomas Fourel
Ingénieur du sonBruno Auzet
MixeurMathieu Farnarier

générique artistique

Bibliographie

Synopsis

Après Poursuite, un premier long métrage de fiction, Marina Déak explore maintenant des pratiques sociales concernant l’habitat dans la France périphérique. Elle compose son documentaire en trois parties sensiblement égales (26-30-34 minutes). Le premier (petit) tiers est une sorte de reportage effectué dans l’Agence Berry-Nivernais, à La Charité-sur-Loire. Des célibataires, des couples ou des familles cherchent un logement. D’autres en mettent en vente. C’est pure routine. Le deuxième tiers suit l’élaboration sur trois ans du PRU (Plan de Rénovation Urbaine) du quartier de La Grande Borne à Grigny (Essonne). Comment réaménager la « plaine centrale » pour lui redonner vie ? Des ateliers citoyens sont mis en place pour sensibiliser les habitants des 3 600 logements, selon le principe inavoué de la méthode Coué (avec pour recommandation : « Il faut croire à une nouvelle dynamique »). Les plantations du jardin partagé au milieu du grand ensemble intriguent et bouleversent, au moins provisoirement, la vie du quartier. La dernière partie nous entraîne en Haute-Garonne, dans le camping municipal du Ramier, à Vernet, sorte de « trailer park » à la française, avec ses campeurs à l’année. Ils sont venus pour quelque temps, par nécessité financière (suite à un divorce, une perte d’emploi, ou à cause d’une petite retraite), et restent des années, voire des dizaines d’années, heureux de trouver là une liberté, une convivialité toute vacancière, un plaisir de vivre avec moins de contraintes (la notion du ménage est ici relative !) dans un cadre à l’opposé des grands ensembles. Ils s’inquiètent tout de même de la précarité de leur situation, liée au bon vouloir des municipalités... Ils assument leur marginalité et ne se sentent pas exclus. La cinéaste les laisse exprimer leur joie de vivre chichement dans leurs caravanes, parfois avec quelques cultures. Ils ne s’imagineraient plus retourner vivre en appartement ou en maison, ni même dans un château ! Ainsi, en observant ces différentes pratiques, tant individuelles qu’institutionnelles, la réalisatrice se pose implicitement une question fondamentale : qu’est-ce qu’habiter ? Ne serait-ce pas répondre à un besoin universel : comment trouver sa place, par rapport à son environnement social et géographique ? Si la cinéaste offre bien au spectateur quelques données documentaires pour qu’il y réfléchisse, on pourrait cependant lui reprocher de ne pas développer elle-même cette réflexion, ne serait-ce que par une écriture plus élaborée. Or, la réalisation est assez plate et neutre. Les deux premières parties du film se regardent avec un ennui poli, car on a tous connu les rites de la recherche d’un logement, on a déjà rencontré des municipalités jouant la carte de la « démocratie participative » pour gérer le « vivre-ensemble » face aux problèmes d’urbanisme. En revanche, le documentaire prend tout son sens avec la troisième partie dont l’intérêt - modeste mais rare - est de proposer quelques portraits atypiques de petites gens dignes et sympathiques qui préfèrent la vie « au grand air » au confinement des appartements...
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