Silentium - Vom Leben im Kloster (2015) Sobo Swobodnik

Silentium

Pays de productionAllemagne
Sortie en France01 novembre 2017
Procédé image35 mm - Couleur
Durée84 mn
>> Rechercher "Silentium - Vom Leben im Kloster" dans le catalogue Ciné-Ressources
imprimer

Générique technique

RéalisateurSobo Swobodnik
Société de production Guerilla Film Koop. (Berlin)
ProducteurSobo Swobodnik
Distributeur d'origine KMBO (Paris)
CadreurSobo Swobodnik
Ingénieur du sonSobo Swobodnik
MixeurJörg Wartenberg
Compositeur de la musique originaleElias Gottstein
MonteurStefanie Kosik

générique artistique

Kornelia Kreidler
Hildegard Schneider
Lidwina Schneider
Walburga Wolf
Pius Agreither

Bibliographie

Synopsis

Écrivain et journaliste, comédien et metteur en scène, Sobo Swobodnik, déjà récompensé pour son oeuvre documentaire (confidentielle chez nous) est retourné dans sa région natale, le Jura souabe, au sud-est de l’Allemagne, pour y filmer le quotidien de quatre bénédictines du couvent de Habstahl. Elles y cohabitent avec le père Pius, sorte de grand frère bienveillant qui, en plus de ses devoirs liturgiques, s’acquitte des tâches les plus physiques : gérer le troupeau de moutons ou encore débroussailler. Car dans cette minuscule communauté, réduite à peau de chagrin par la crise des vocations - en quarante ans, la population a été divisée par dix -, chacun a ses responsabilités. Soeur Kornelia, également la plus jeune du groupe, gère les relations avec le commun des mortels : les femmes venues passer une retraite au couvent, les visiteurs occasionnels, la logistique des courses... Responsable de la communauté, elle n’hésite pas à réprimander ses congénères plus âgées - la plus vieille a 90 ans - comme si elles étaient des petites filles. Soeur Walburga est couturière, une autre se dédie depuis des décennies aux travaux de blanchisserie... Certes, les religieuses ne passent pas leurs journées à papoter, et leur emploi du temps ménage de longues plages de recueillement, mais le titre du documentaire ne rend pas grâce à l’atmosphère de camaraderie qui règne dans ce couvent, où on prend aussi quelquefois le temps de jouer à des jeux de société - la scène durant laquelle les soeurs et le prêtre jouent au Labyrinthe vaut son pesant d’osties - et de plaisanter. Mais ce qui intéresse Swobodnik, plus que les sentiments de ses personnages, plus que le caractère social de la vie dans une communauté, c’est de filmer le temps. Le temps de la journée, organisée en une succession de rituels, depuis les laudes jusqu’aux vêpres, rythmée par les tâches domestiques, les repas, les études des textes, sacrés et profanes. Le temps qui s’étire surtout, comme au ralenti. Le réalisateur filme les soeurs qui se déplacent dans les couloirs, poussant un déambulateur, s’appuyant sur une canne... Il filme les moments d’attente et les déplacements au ralenti, qui semblent de plus en plus lents, au fur et à mesure qu’on prend conscience du caractère éphémère de la situation, de l’inéluctabilité de la fin. C’est à la fois paisible et austère, un sentiment qu’accentue la mise en scène, qui privilégie les plans fixes, et la photographie désaturée, rigoureuse. Le couvent et ses cinquante nuances de gris, depuis celle des murs et des planchers usés jusqu’à celle de la peau vieillie des religieuses ou celle des christs en croix qui les observent dans les couloirs. « Je souhaite que Dieu ne cesse jamais d’être loué dans ce couvent », confie une soeur. On aimerait exaucer son voeu, mais ce que raconte subtilement le documentaire, c’est bien la fin d’une époque, le crépuscule du mode de vie monastique et malgré tout la ténacité de ses derniers représentants. C’est ce qui, en définitive, nous touche au terme de ce film en apparence sévère.
© LES FICHES DU CINEMA 2017
Logo

Exploitation