Les Sentinelles (2016) Pierre Pézerat

Pays de productionFrance
Sortie en France08 novembre 2017
Procédé image35 mm - Couleur
Durée91 mn
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Générique technique

RéalisateurPierre Pézerat
Distributeur d'origine Destiny Films (Clichy)
Directeur de la photographiePierre Guichard
Directeur de la photographieXavier Robert
Directeur de la photographieMathieu Le Bivic
Opérateur steadycamGuillaume Laidet
Ingénieur du sonXavier Robert
Ingénieur du sonPierre Pézerat
Ingénieur du sonPierre Guichard
Ingénieur du sonMathieu Le Bivic
MixeurGilles Pézerat
MixeurKévin Roger
MixeurEric Claudin
Compositeur de la musique originaleGilles Pézerat
Compositeur de la musique originaleVivien Pézerat
MonteurPierre Pézerat

générique artistique

Bibliographie

Synopsis

Le tabac, le sucre, les perturbateurs endocriniens, les pesticides... C’est toujours le même combat entre le pot de terre « et le pot de plomb » (dixit l’avocat François Lafforgue), impliquant industries surpuissantes, institutions frileuses, experts et médecins complices, Don Quichotte improbables, victimes involontaires ou résignées par la peur (notamment de perdre leur emploi)... Sur une tension permanente, articulée autour du procès intenté par l’agriculteur Paul François à Monsanto, alternant interviews parfois poignantes mais toujours dignes, images d’actualités instructives sur les manipulations des industriels, l’aveuglement coupable des pouvoirs et institutions divers... ce documentaire réalisé et produit par Pierre Pézerat, fils du chercheur du CNRS Henri Pézerat, relève du devoir moral et sanitaire. Ne plongeant jamais dans le pathos, évitant le discours convenu, il décrypte les rouages qui, depuis les années 1960, ont abouti, avec 100 000 morts envisageables selon un rapport du Sénat, aux scandales de l’amiante puis, aujourd’hui, des pesticides. Comment écrire sans gêne qu’on est « scotché par le spectacle » auquel nous soumettent l’intelligence du montage, la force des victimes à trouver une résilience (« Ce n’est pas l’argent qui compte mais d’ôter aux industries le droit de tuer pour retrouver une dignité », dit Josette Roudaire, ancienne employée de chez Amisol, société clermontoise de filage et de tissage d’amiante), les haut-le-coeur suscités par le cynisme des industriels (« Quand j’étais à l’hôpital, dit Stéphane, je regardais mes perfusions. Elles étaient produites par Bayer. Ceux-là même qui m’avaient empoisonné. La boucle était bouclée. Ces gens-là ne perdent pas d’argent ») ? Sans oublier notre dégoût face à la complicité de certains médecins, y compris du travail, et d’autres experts (payés par ces mêmes industriels pour désinformer ou faire du lobbying). On balance à l’envi entre révolte contre ces criminels et admiration pour ces « sentinelles » tendues à faire triompher la justice. Grâce à l’approche pédagogique du réalisateur, on comprend que pour faire triompher cette dernière, trois conditions s’imposent : un contexte (pour l’amiante, on sortait du sang contaminé), des experts honnêtes (en l’occurrence Henri Pézerat et André Picot) et des victimes « présentables » devant les tribunaux. En d’autres termes, « apporter le savoir et la preuve » (sic Josette Roudaire). Enfin, on réalise que le même mécanisme oeuvre depuis la nuit des temps, ici comme en bien d’autres domaines : d’un côté le pouvoir des puissants, de l’autre la faiblesse, le conditionnement ou l’humilité des assujettis (« Déjà les termes qu’ils emploient, on n’y comprend rien [...] alors on n’osait pas s’adresser à eux », dit Jean-Marie Birbes). Alors, entre la servitude volontaire théorisée par La Boétie et la soumission à l’autorité analysée par Milgram, on s’interroge sur la capacité des victimes à se résigner, quitte à en mourir. Et devant ce constat qui semble rendre Sisyphe heureux, on respire quand - car cela arrive ! -, Paul François reçoit l’appel lui annonçant sa victoire. Ses larmes deviennent alors les nôtres. Plus qu’un documentaire : une pierre de plus pour ne pas dire demain « qu’on ne savait pas ».
© LES FICHES DU CINEMA 2017
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Exploitation

Nombre total d'entrées en fin d'exclusivité (Paris)315
Nombre de salles de sortie (Paris)4
Nombre d'entrée première semaine (Paris)251
Nombre d'entrées première semaine (France)251
Nombre total d'entrée en fin d'exclusivité (France)315
Nombre de salles de sortie (France)4