Chavela (2016) Catherine Gund, Daresha Kyi

Chavela Vargas

Pays de productionEtats-Unis
Sortie en France15 novembre 2017
Procédé image35 mm - Couleur
Durée93 mn
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Générique technique

RéalisateurCatherine Gund
RéalisateurDaresha Kyi
Société de production Aubin Pictures (New Yor)
CoproducteurPepita Serrano
CoproducteurAgnes Gund
Producteur associéLaura Tatham
Producteur associéLaura Pilloni
Producteur exécutifLynda Weinman
Producteur exécutifBruce Heavin
Distributeur d'origine Bodega Films (Paris)
Directeur de la photographieCatherine Gund
Directeur de la photographieNatalia Cuevas
Directeur de la photographiePaula Gutiérrez Orio
Compositeur de la musique originaleGil Talmi
Interprète des chansons préexistantesChavela Vargas
MonteurCarla Gutierrez

générique artistique

Pedro Almodóvar(dans son propre rôle)
Elena Benarroch(dans son propre rôle)
Miguel Bosè(dans son propre rôle)
Alicia Elena Pérez Duarte y Noroña(dans son propre rôle)
Liliana Felipe(dans son propre rôle)
Patria Jiménez Flores(dans son propre rôle)
Laura García-Lorca(dans son propre rôle)
Martirio(dans son propre rôle)
Mariana Gyalui(dans son propre rôle)
José Alfredo Jiménez Jr.(dans son propre rôle)
Eugenia León(dans son propre rôle)
Tania Libertad(dans son propre rôle)
Diana Ortega(dans son propre rôle)
Tlany Ortega(dans son propre rôle)
Jesusa Rodríguez(dans son propre rôle)
Marcela Rodríguez(dans son propre rôle)
Betty-Carol Sellen(dans son propre rôle)

Bibliographie

Synopsis

« C’est une bénédiction de l’univers d’être une femme » s’émeut à 71 ans l’icône de la ranchera mexicaine Isabel Chavela Vargas avant de prier son intervieweuse de lui demander où elle va plutôt que d’où elle vient, pour rendre le documentaire plus intéressant... À l’instar du Paco de Lucía de Curro Sanchez (2012), on peut regretter, sur le plan formel, que ce film ne déploie pas une ambition à la hauteur du personnage, se contentant d’enchaîner interviews ou archives visuelles et sonores sans originalité. Car au fil des minutes, la force d’âme de l’artiste vous accapare pour ne plus vous lâcher. Imaginez une chanteuse réaliste à la Fréhel, poussée par le trac à boire avant d’entrer en scène, chantant ses angoisses avec la rage et la sincérité de Janis Joplin, au long d’une carrière aussi chaotique que celle de Sixto Díaz Rodríguez - que Malik Bendjelloul ressuscita en 2012 avec son Sugar Man, comme Liliana Felipe sortit Chavela Vargas de 12 ans d’oubli en 1991 avec son cabaret El Habito. Telle fut cette « Dr. Isabel et Mrs. Chavela » qui sut transposer dans sa voix la souffrance de n’avoir jamais été aimée par sa mère et dont les allures de garçon manqué lui valurent d’être cachée des invités par ses parents quand elle était enfant, ou virée à 7 ans d’une église remplie de fidèles par le curé. Idole des lesbiennes mexicaines, cette partie-là de son existence est aussi passionnante que sa carrière. Très vite, elle abandonna ses tentatives pour apparaître féminine sur scène car elle ressemblait à une travestie. Cela lui valut des insultes. Elle quitta donc le Costa Rica, où elle était née le 17 avril 1919, pour le Mexique, alors idéalisé par Hollywood, afin qu’il fasse d’elle « une femme au pays des hommes ». En accord tacite avec les moeurs du temps, tout en se faisant plus « macha que les machos », elle apprit à cacher hors la scène l’homosexualité qu’elle revendiquait comme star. Elle séduisit des femmes de ministres et d’industriels, mais aussi des célébrités, comme la peintre Frida Kahlo et l’actrice Ava Gardner ! Elle affronta pourtant l’avocate Alicia Pérez Duarte, son amante d’un temps, pour qu’elle ne fasse pas de son fils « un pédé ! » Puis l’alcool et la mort de son mentor Alfredo Jiménez eurent raison de sa gloire, jusqu’à ce que... L’un des temps forts est ici la présence de Pedro Almodóvar, dont on découvre tout ce qu’il fit pour relancer sa carrière en Espagne et en France. Une admiration de toujours qui le fit intégrer sa voix dans La Fleur de mon secret. En 2012, de retour à Madrid, Chavela Vargas monte sur scène sur son fauteuil roulant, espérant y mourir en chantant. Mais elle décède peu après au Mexique, applaudie dans son cercueil comme il se doit par ses admirateurs présents. « Avec la vérité on souffre mais on s’en sort toujours », confie la chanteuse au soir de sa vie. C’est ce que démontre ce documentaire retraçant 91 ans de hauts et de bas, de succès et de misère, de reconnaissance et d’oubli, de lutte pour la liberté d’être soi, transformant la ranchera en acte de résilience. Grâce soit d’ailleurs rendue à l’initiative ayant abouti à ce que toutes les chansons, soigneusement choisies, soient traduites.
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