Los Ninos (2016) Maite Alberdi

L'Ecole de la vie

Pays de productionChili ; Pays-Bas
Sortie en France15 novembre 2017
Procédé image35 mm - Couleur
Durée82 mn
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Générique technique

RéalisateurMaite Alberdi
Société de production Micromundo Producciones (Santiago de Chile)
Coproduction Mandra Films
Coproduction Micromundo Producciones (Santiago de Chile)
Coproduction Volya Films (Rotterdam)
CoproducteurDenis Vaslin
CoproducteurFleur Knopperts
CoproducteurSebastián Brahm
Producteur déléguéMaite Alberdi
Distributeur d'origine Docks 66 (Paris ; Marseille)
Directeur de la photographiePablo Valdés
Compositeur de la musique originaleMiguel Miranda
Compositeur de la musique originaleJosé Miguel Tobar
MonteurMenno Boerema
MonteurJuan Eduardo Murillo

générique artistique

Rita Guzmán(dans son propre rôle)
Andrés Martínez(dans son propre rôle)
Ana Rodriguez(dans son propre rôle)
Ricardo Urzúa(dans son propre rôle)

Bibliographie

Synopsis

Anita en a marre de faire chaque jour la même chose : aller à l’école et devoir travailler l’ennuie et la rend triste. Elle voudrait être indépendante et pouvoir vivre avec Andrés, l’homme qu’elle aime et avec qui elle souhaite se marier. Cette confidence désabusée ouvre le documentaire de la jeune réalisatrice chilienne Maite Alberdi qui, pendant une année de tournage, a suivi quatre élèves de cette école unique, qui les accueille chaque matin, depuis quarante ans pour les plus anciens. Atteints de trisomie 21, Anita, Andrés, Rita et Ricardo poursuivent chacun un rêve, mais ils n’ont pas tous le même. Rita aimerait seulement manger - par gourmandise - et avoir des jouets. Ricardo, lui, voudrait être indépendant et tente bon an mal an de réunir l’argent nécessaire au paiement de son loyer. Quant à Andrés et Anita, tels Roméo et Juliette, ils sont séparés par leurs familles respectives, qui n’approuvent pas leur union. Alberdi dresse de ces quatre personnalités un portrait extrêmement émouvant. Et la finesse de sa mise en scène est telle qu’elle en vient à créer le trouble : par moment on se croit passé dans une fiction. La réalisatrice s’est attachée à cadrer ses personnages dans des plans précis, captant des moments de silence poignants ou des instants d’une grande spontanéité. Car ici, rien n’a été dirigé. Alberdi et son équipe se sont adaptés à chacun, changeant d’objectif selon les personnes. Rita, par exemple, devait être filmée de loin, afin que puissent être captées ses mimiques mémorables. C’est donc un travail de fourmi, et de longue haleine, qui a permis un tel résultat. En outre, Alberdi prend ici le parti de ne jamais montrer directement le personnel de l’école, ni les proches, qui restent cantonnés au flou du second plan. Ce point de vue très orienté confronte inévitablement le spectateur à ces hommes et à ces femmes coincés dans leur propre vie. Nous devenons alors les témoins impuissants de leurs rêves, qui, quoi qu’étant d’une banalité bouleversante, sont pourtant irréalisables. Le film les abordant avec une tendre bienveillance sans se laisser aller au misérabilisme, nous ressentons de l’empathie pour les protagonistes, mais jamais de pitié. Nous prenons conscience du peu de droits dont ils disposent, ainsi que des libertés qu’il leur faut continuellement mériter. Le discours motivant et porteur d’indépendance des éducateurs est alors rattrapé par les réalités économiques et les questions de tutelle légale, qui finissent par créer un sentiment d’impuissance générale. Par sa spécificité, cette école pourrait sembler totalement déconnectée de notre système, comme un espace hors du temps. Pourtant, elle apparaît rapidement comme un laboratoire miniature de la société, dont les codes et les tares (du machisme à la corruption) sont ici reproduits. Cassant la naïve et désolante image habituellement associée aux trisomiques, celle de « grands enfants adorables », le film sort de l’angélisme pour nous confronter à des adultes frustrés, entravés par des lois, à l’image de celle qui, au Chili, permet de sous-payer leur travail, ou encore de celle qui leur interdit de se marier. Tout ceci fait de L’École de la vie un documentaire éminemment politique et engagé.
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