Atelier de Conversation (2017) Bernhard Braunstein

Pays de productionFrance ; Autriche
Sortie en France07 février 2018
Procédé image35 mm - Couleur
Durée72 mn
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Générique technique

RéalisateurBernhard Braunstein
ScénaristeBernhard Braunstein
Collaborateur scénaristiqueLucile Chaufour
Société de production Supersonicglide (Paris)
Société de production Schaller08 Film (Salzburg)
ProducteurBernhard Braunstein
ProducteurDominik Tschütscher
Distributeur d'origine ASC Distribution (Paris)
Directeur de la photographieAdrien Lecouturier
Ingénieur du sonNicolas Joly
Ingénieur du sonClément Maléo
Ingénieur du sonAlexandre Andrillon
Ingénieur du sonPhilippe Schillinger
MixeurNicolas Joly
Compositeur de la musique originaleLucile Chaufour
MonteurRoland Stöttinger
GraphisteMatthias Van Baaren

générique artistique

Raphaël Casadesus(dans son propre rôle)
Cécile Denier(dans son propre rôle)
Marc Guillermot(dans son propre rôle)
Anne Jay-Ghilain(dans son propre rôle)
Caroline Raynaud(dans son propre rôle)
Mathilde Servet(dans son propre rôle)

Bibliographie

Synopsis

C’est un cube transparent planté au milieu de la BPI, la Bibliothèque publique d’information, elle-même plantée au coeur de Paris, au Centre Pompidou. Et c’est là que Bernhard Braunstein a installé ses caméras, pendant plusieurs semaines, pour raconter l’Atelier de conversation, une structure qui permet à des étrangers - ils sont, à chaque fois, une dizaine - d’échanger, avec un seul mot d’ordre : parler français. Des animateurs se relaient pour engager puis modérer le dialogue autour de sujets universels, comme la crise économique ou les relations hommes-femmes. Le dispositif filmique permet une succession de gros plans, des personnes qui parlent comme de celles qui écoutent, et immerge le spectateur. C’est passionnant et touchant, à l’image des acteurs de ce documentaire. Dans la lignée de documentaires comme Les Arrivants et La Cour de Babel, Atelier de conversation est aussi une oeuvre qui met à mal les clichés sur l’immigration. C’est d’ailleurs le premier sujet de conversation abordé. Et chacun de se défendre alors des préjugés entendus : une jeune Chinoise tente d’expliquer qu’elle ne mange pas de chien, que cette coutume n’est pratiquée que dans certaines régions. Autre cliché, celui dont souffre un Afghan, associé malgré lui au terrorisme. Toujours, il s’agit de confronter son expérience à celle des autres et, surtout, de savoir écouter. L’émotion surgit dans le regard des autres, leur perception des histoires racontées. Les profils sont multiples. Il y a James, un Anglais enseignant en France ; Sheila, une Américaine mariée à un Français et qui fondra en larmes en se rappelant la "folie" des New-Yorkais ; Irteqa, un calligraphe irakien qui souffre de ne pas avoir d’amis en France. Il y a Jamal, un juge turc retraité ; il y a, juste à côté de lui, un étudiant kurde demandeur d’asile qui a été mis en prison par... un juge turc. Il y a une Bolivienne qui explique qu’elle n’est pas libre de parler le quechua dans son pays. Tous l’écoutent, passionnés. Ici, derrière les stores qui isolent le groupe, ils sont en sécurité. La tolérance est le maître mot, même si les remarques de certains en offensent parfois d’autres. Ainsi cette séquence très tendue lors de laquelle un Syrien à qui on demande ce qui lui manque en France évoque les incessantes formalités administratives auxquelles il doit se plier et sa difficulté à trouver de la viande halal. Un discours qui met en rogne un copte égyptien qui lui fait remarquer que ses problèmes de viande halal ont peu de poids face aux persécutions dont sont victimes les chrétiens d’Orient. Un moment fort de ce documentaire qui évite l’angélisme. Chacun vient avec son caractère, plus ou moins timide, et sa maîtrise plus ou moins aléatoire de la langue. Les intervenants se sentent souvent seuls, perdus, déchirés entre leurs familles et leur amour de la France, entre leurs pays d’origine et leur aventure parisienne. À l’Atelier, ils peuvent partager leurs angoisses et lier de nouvelles amitiés. Ils en sortent plus forts, rassurés, moins seuls. Le spectateur, lui, en sort moins bête.
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