Brødre (2015) Aslaug Holm

Brødre : Markus et Lukas

Pays de productionNorvège ; France
Sortie en France07 février 2017
Procédé image35 mm - Couleur
Durée146 mn
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Générique technique

RéalisateurAslaug Holm
Société de production Fenris Film (København)
ProducteurTore Buvarp
ProducteurHilde Bjørnstad
ProducteurAnders Teigen
Distributeur d'origine Aloha Distribution (Paris)
Directeur de la photographieAslaug Holm
Ingénieur du sonEsen Rønning
MixeurBente Holm
Compositeur de la musique originaleJohn Erik Kaada
MonteurAslaug Holm

générique artistique

Bibliographie

Synopsis

Pour Aslaug Holm, "Au commencement étaient les enfants". À preuve, la présence prégnante de l’eau, élément matriciel du temps (rivière) et de la vie (mer) ouvrant et refermant le documentaire. Pour sa troisième réalisation, la réalisatrice et documentariste norvégienne crée donc son Boyhood (2014). Mais ici, ce sont bien ses deux fils Markus et Lukas (et leurs proches) qu’elle a filmés huit ans durant, depuis leurs 8 et 5 ans, sur des images tirant parfois - et de façon superbe - vers l’allégorie (tel Lukas et Markus ramant au milieu de la mer pour figurer le passage qu’est la vie). Cet axe artistique se double d’un questionnement sur le sens de l’existence d’une profondeur édifiante. "Arrête de poser des questions existentielles, maman", se révolte Markus. "C’est le sens de la vie. Celui du film", se défend sa mère. C’est un fait, par delà une chronologie obligée (première rentrée des classes, disputes et rabibochages familiaux, passage au collège, premiers émois, etc), Holm scande son film d’interrogations sur l’essence et le poids de l’éducation, de la transmission, du passé, des fantasmes des ascendants sur leurs enfants... Ainsi, comment dissocier l’encouragement parental à se montrer courageux dans la vie du passé familial - ces marins pêcheurs dont certains sont morts en mer ? Et comment considérer la volonté du père de léguer à ses fils sa passion pour le foot ? Captivant, du reste, de voir Lukas, qui le pratiquait par obligation à 6 ans, se projeter en joueur professionnel une fois ado, trajectoire inverse de celle de Markus ! Ou de découvrir ce même Lukas, timoré au début, se forger un caractère obstiné alors que Markus, audacieux à ses 8 ans, est devenu réservé à 14 ans, s’interrogeant même sur son statut d’aîné : "C’est difficile d’être un grand frère. Lukas est moins fort que moi. Ce n’est pas juste". Ce documentaire est en outre une formidable plongée dans un système incroyablement bienveillant envers les enfants. Ici, on discute et on responsabilise d’abord... même si certaines séquences en montrent l’ambivalence : ainsi, quand l’institutrice fait peser sur le petit Lukas le poids qu’aura sur elle et sa maman son refus d’aller en classe. On réalise soudain que la mère est là, à filmer, nous transformant en témoins privilégiés mais jamais voyeurs ! Belle prouesse due à une pudeur louable : aucune image ni questionnement intimes (sur leurs amours, par exemple). Enfin, ultime atout de ce formidable voyage : sa considération autour du temps qui passe. Il y a ce qui marque objectivement : les saisons, les enfants qui grandissent, les photos et les images d’archives... Les aspects philosophiques et le rapport à Dieu : "Avec l’âge, on perd de vue l’important", constate ainsi Aslaug. Et si Markus voit dans chaque année une bulle d‘oxygène, Lukas regrette que le temps passé ne revienne jamais. Enfin, il y a sa représentation métaphorique : le vent qui emporte tout, un métronome... Sans oublier l’ouverture du film sur une musique romantique (sans doute proche de la sensibilité d’Aslaug Holm) et sa conclusion sur les accords de rock du groupe musical de Markus. Une illustration subtile et définitive du changement qu’il faut savoir accepter.
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