Human Flow (2017) Weiwei Ai

Human Flow

Pays de productionEtats-Unis ; Allemagne
Sortie en France07 février 2018
Procédé image35 mm - Couleur
Durée140 mn
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Générique technique

RéalisateurWeiwei Ai
Société de production Participant Media (Beverly Hills)
Société de production 24 Media Production Company
Société de production AC Films
Société de production Ma.Ja.de. Filmproduktions GmbH (Berlin ; Leipzig)
Société de production Ginger Ink Films (Nairobi)
ProducteurWeiwei Ai
ProducteurChin-Chin Yao
ProducteurHeino Deckert
Producteur exécutifAndrew Cohen
Producteur exécutifJeff Skoll
Producteur exécutifDiane Weyermann
Distributeur d'origine Mars Distribution
Directeur de la photographieWeiwei Ai
Directeur de la photographieMurat Bay
Directeur de la photographieChristopher Doyle
Directeur de la photographieWenhai Huang
Directeur de la photographieKonstantinos Koukoulis
Directeur de la photographieRenaat Lambeets
Directeur de la photographieDongxu Li
Directeur de la photographieHengzhong Lv
Directeur de la photographieYan Ma
Directeur de la photographieJohannes Waltermann
Directeur de la photographieZhenwei Xie
Directeur de la photographieZanbo Zhang
Compositeur de la musique originaleKarsten Fundal
MonteurNiels Pagh Andersen

générique artistique

Bibliographie

Synopsis

Il est au moins aussi connu pour son engagement politique que pour ses oeuvres artistiques, l’un et l’autre étant d’ailleurs étroitement imbriqués. Longtemps interdit de quitter Pékin, Ai Weiwei s’est empressé, quand il a enfin récupéré son passeport chinois, en 2015, de prendre le large. De là est né ce documentaire sur la cause des migrants. Un tour du monde de la misère qui malheureusement accompagne les mouvements des populations - de l’île de Lesbos, en Grèce, où commence le film, à Gaza ("une cellule de prison plus grande que les autres", selon une jeune Palestinienne), la Jordanie (où l’on attend deux heures un bol de soupe), le Bangladesh où émigrent les Rohingyas persécutés en Birmanie, le Kenya (le camp Dadaab y a accueilli jusqu’à 500 000 réfugiés), le Pakistan, dont on expulse les Afghans avec un peu d’eau et un peu de nourriture, Berlin et son aéroport morcelé en dortoirs ou encore Calais et sa jungle. Le plasticien se met en scène pour soumettre une vision, sinon exhaustive, du moins la plus documentée possible, de la situation des réfugiés. Le montage protéiforme mêle de sublimes images vues du ciel, des prises de vue classiques, d’autres au téléphone portable, non moins parlantes. Des portraits, des scènes de groupe, des interviews. Partout, des murs, des clôtures barbelées comme seules perspectives. Et l’artiste de s’improviser reporter, armé de son portable donc et d’un éternel pantalon de jogging bleu qu’il n’aura aucun scrupule à balader dans la boue des camps à la frontière gréco-macédonienne, dans le sable jordanien, au milieu des cactus mexicains... Pour autant cette personnalité hors normes sait s’effacer derrière son sujet, en s’efforçant d’être aussi pédagogue que possible. Il s’agit de sensibiliser le public à grands renforts d’images-chocs (l’accumulation, partout, des déchets, les longues enfilades de préfabriqués, un cadavre d’enfant sur la route des djihadistes...), de chiffres (on compte en centaines de milliers les réfugiés des plus grands camps et en millions les exilés de certains pays), de titres de dépêches qu’il essaime, précaution inutile, pour appuyer son propos. On regrette qu’à vouloir tout montrer - le film dure plus de deux heures - le réalisateur ne s’attarde pas plus sur le destin de certains intervenants. Les réfugiés ont moins la parole que les membres des ONG qui dénoncent des situations désespérées ou la princesse jordanienne qui explique qu’"il faut se raccrocher à l’humanité". C’est que l’enjeu du film est de comparer toutes les situations pour en tirer des messages universels. D’abord, que l’exil - qui dure en moyenne vingt-cinq ans - est toujours vécu comme un traumatisme. Que la manière dont sont traités les réfugiés les prive de la liberté, du respect et de la dignité promis notamment par la Charte des droits fondamentaux de l’Union européenne - cette dernière, que le ministre grec de l’immigration qualifie de "traumatisée" et "énophobe", préférant payer grassement la Turquie afin qu’elle règle le problème. Que ces mouvements migratoires devraient s’amplifier dans les années à venir, à la faveur des réseaux sociaux, des problèmes politiques et climatiques, du coût des transports réduits. Et, surtout, que la solution n’a jamais été d’ériger des murs entre les hommes.
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