Tim Phong (2015) Phuong Thao Tran, Swann Dubus

Finding Phong

Pays de productionVietnam ; France
Sortie en France14 février 2018
Procédé image35 mm - Couleur
Durée90 mn
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Générique technique

RéalisateurPhuong Thao Tran
RéalisateurSwann Dubus
ScénaristeGerald Herman
Société de production Discovery Communications
Société de production Ateliers Varan (Paris)
ProducteurNicole Pham
ProducteurGerald Herman
Distributeur d'origine JHR Films (Paris)
Directeur de la photographiePhong le Anh
Directeur de la photographiePhuong Thao Tran
Directeur de la photographieSwann Dubus
Ingénieur du sonPhuong Thao Tran
MixeurThuy Hoang Thu
MonteurAurélie Ricard

générique artistique

Bibliographie

Synopsis

"Si je ne fais rien, je ne connaîtrai jamais le bonheur ; je veux devenir une vraie fille". Ainsi s’ouvre cet étrange film (Grand Prix au festival international Jean Rouch en 2015). Pour aborder le délicat sujet du transgénérisme, les documentaristes Tran Phuong Thao et Swann Dubus ont proposé dans un premier temps au jeune Vietnamien Phong de se filmer lui-même à l’aide d’une petite caméra. Ce procédé cinématographique atypique leur permet de mieux connaître ce garçon aux allures d’adolescent, de respecter son désir de se mettre en scène où et quand il veut et de mieux appréhender l’intimité de son univers. Son journal filmé adopte d’abord un ton pathétique, appuyé par ses pleurs à l’idée que sa démarche de transition sexuelle soit incomprise par ses parents vivant en milieu rural. La théatralité de son attitude peut, dans cette première partie, rendre le personnage assez exaspérant. Pourtant, la transformation physique de Phong, mesurée sur deux ans de tournage, suscite bientôt l’empathie du spectateur, ému par son courage et sa détermination d’entreprendre in fine cette opération irréversible. Suivant une ligne chronologique, le récit relate sa métamorphose spectaculaire, illustrée par des scènes de vie quotidienne reflétant la progression de sa réflexion sur son changement de sexe : d’abord malheureux et isolé dans son appartement exigu de Hanoï, Phong se filme, observe son corps nu devant la glace et imagine sa mère en interlocutrice inquiète de le voir "faire la pute". Il s’informe sur la sexualité féminine, vécue par ses copines et prend acte, sur internet, de la chirurgie traumatisante qui l’attend. Puis, à Bangkok, où il choisit de se faire opérer, son premier entretien médical thaïlandais, aussi expéditif soit-il, le transfigure : c’est tout guilleret devant sa caméra qu’il brandit sa plaquette d’hormones, se maquille en soutien-gorge et fait la fête en robe sexy avec ses copains. Animé désormais par son désir de vivre, Phong abandonne de lui-même la forme du journal filmé pour déléguer le filmage aux deux réalisateurs. Le documentaire prend alors un tour plus classique en dépassant le thème principal pour l’inscrire dans la réalité de la société vietnamienne. À travers la parole des parents et des frère et soeur aînés, le spectateur comprend mieux que, malgré la reconnaissance des droits des transgenres par le code civil vietnamien, effective depuis le 1er janvier 2017, les réticences sont fortes. Apparaissent alors les beaux portraits croisés, notamment, d’une mère affolée à l’idée de perdre un fils et comparant "les filles à du riz gluant dont on se lasse", et d’un père de 87 ans, vieux sage tolérant à la chevelure neigeuse, qui considère en riant que Phong restera toujours "l’enfant de l’héroïque peuple vietnamien". L’ultime séquence du film se déroule à l’hôpital. Entouré(e) par l’affection de son frère et de sa soeur, Phong part au bloc opératoire. Le chirurgien est content de son intervention, brandissant toutefois un godemiché que Phong devra s’introduire deux fois par jour pour dilater son vagin... Militante, elle est aujourd’hui une fille comme les autres.
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