Atlal (2016) Djamel Kerkar

Atlal

Pays de productionAlgérie ; France
Sortie en France07 mars 2018
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Générique technique

RéalisateurDjamel Kerkar
Société de production Prolégomènes (Alger)
Société de production Centrale Electrique (Paris)
ProducteurDjaber Debzi
ProducteurNarimane Mari
ProducteurOlivier Boischot
ProducteurMichel Haas
Distributeur d'origine Capricci
Directeur de la photographieDjamel Kerkar
Directeur de la photographieBilel Madi
Ingénieur du sonDjamel Kerkar
Ingénieur du sonBilel Madi
MixeurAntoine Morin
MonteurDjamel Kerkar
MonteurCorentin Doucet

générique artistique

Amni Lakhdar(dans son propre rôle)
Ammi Rabah Lakhdar(dans son propre rôle)
Raouf Moundhir(dans son propre rôle)

Bibliographie

Synopsis

Le mot "Atlal" désigne, en arabe, une "discipline poétique qui consiste à se tenir face aux ruines et à faire resurgir sa mémoire, ses souvenirs". C’est ainsi que le réalisateur Djamel Kerkar introduit sa démarche dans le dossier de presse. Ces ruines qu’il explore et souhaite "faire parler" sont celles d’Oulled Allal, un village "grand comme l’angle de la mort", nous dira plus tard un habitant. Situé à 16 km d’Alger, il représenta un "espace géographique stratégique" pendant la décennie noire - 1991-2002 - du conflit civil qui opposa les groupes terroristes islamistes à une armée décidée à mener une guerre totale. Selon les chiffres officiels, 200 000 Algériens y perdirent la vie. Les informations sont fournies par le dossier de presse mais aucune ne figure dans le film. Mieux vaut donc connaître un peu l’histoire récente de l’Algérie pour saisir pleinement le propos. Car si tout commence par des images heurtées, datant de 1998, de bâtiments en ruines, ce n’est qu’au bout d’une vingtaine de minutes qu’un premier témoin prend la parole et que tombe le mot "tragédie". Avant elle, c’est-à-dire avant 1991, l’homme, d’une soixantaine d’années, se souvient avoir planté des pommiers et des pêchers dans ces champs qu’il parcourt aujourd’hui. À son retour au village après le drame, les arbres étaient selon lui en "état de choc"... Comme pour expliciter ce terme impactant, la caméra capte la silhouette impressionnante d’un arbre vivant d’un côté, mort de l’autre. Si même les végétaux sont imprégnés de souffrance, imaginons les hommes... Djamel Kerkar engage sa caméra à travers les ruelles en désordre du village, dans un paysage chaotique, où les ruines côtoient les nouvelles constructions, au point qu’on a parfois du mal à distinguer les premières des secondes. Au cours de ces longues séquences sans paroles, seuls résonnent le bruissement de feuillages, les gazouillis d’oiseaux et le bruit des travaux. Un chien baguenaude. Dans ce cadre construit "comme un oratorio", s’insèrent alors les paroles de plusieurs témoins, issus de générations différentes. Celle d’Ammi Rabah, l’ancien, qui s’aide de photos de compagnons disparus pour évoquer l’histoire, la petite et la grande, de son territoire. Celle, aussi et surtout, d’Abdou et de ses amis. À la nuit tombée, à la lueur d’un feu de camp, le "beau gosse" de 20 ans impressionne par sa lucidité et son verbe précis, intelligent et désabusé. Il a grandi "sous le terrorisme". Enfant, foin de chansons douces : lui entendait siffler les balles. Dans un sourire, le jeune homme dénonce le pays du piston, les vieilles marionnettes au pouvoir. Les mots des uns et des autres sont précieux, et font resurgir la mémoire douloureuse des lieux, où des crimes atroces ont été commis. Le film repose donc sur un paradoxe, car les longueurs, parfois lassantes, créent aussi le cadre de la mémoire, et un dispositif qui permet de le distinguer d’un reportage plus classique. Le Festival International de Marseille (FID) a récompensé Atlal du Prix Premier, sans doute pour saluer cette expérimentation sincère et engagée. Mais l’oeuvre manque tout de même d’un peu de souffle et de contrastes. À force de ne jouer que sur les non-dits et les sensations, elle peut parfois laisser un peu circonspect.
© LES FICHES DU CINEMA 2018
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Tournage

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