Dolphins (2017) Alastair Fothergill, Keith Scholey

Blue

Pays de productionEtats-Unis
Sortie en France28 mars 2018
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Générique technique

RéalisateurAlastair Fothergill
RéalisateurKeith Scholey
Société de production Disneynature
ProducteurJane Hamlin
ProducteurKeith Scholey
Directeur de productionEmily Lascelles
Distributeur d'origine The Walt Disney Company France
MixeurDavid E. Fluhr
Compositeur de la musique originaleSteven Price

générique artistique

Bibliographie

Synopsis

Les auteurs de Blue, dernière production en date de Disneynature (ne manque-t-il pas entre les termes un signe de ponctuation, un tiret ou un slash, disons, pour souligner le caractère composite, pour ne pas dire "contre-nature", de l’amalgame ?), s’étaient autrefois fourvoyés dans une approche de la nature horripilante : la forêt de Chimpanzés (2013) semblait ainsi se fondre dans celle du Livre de la jungle, évoquant la colonisation du réel par l’imaginaire calibré de la machine-outil Disney. On pouvait décemment craindre, dès lors, que la barrière de corail de Blue, jeune dauphin dans le sillage duquel nous évoluons ici, ne soit en vérité qu’une annexe de celle du Monde de Nemo ; or, ce n’est pas tout à fait le cas. Difficulté inhérente au fait de filmer sous l’eau, stock de rushes insuffisant pour cuisiner l’un de ces frichtis narratifs dont la firme a le secret ? Peu importe : en dépit d’une musique omniprésente et illustrative (regardez, là, comme c’est émouvant ; regardez, ici, comme c’est cocasse...), en vertu de laquelle "le monde du silence" célébré en ouverture (par l’entremise de la voix de Cécile de France) pourra sembler drôlement bruyant, Blue ménage son lot de visions splendides (coraux fluorescents, dégradés de bleu faramineux) et quelques stupéfiantes découvertes pour qui, d’ordinaire, vit en surface (dauphins traçant, près du rivage, des cercles parfaits de vase pour y piéger des bancs de poissons). Il faut dire que le projet même de ces films - celui que, sans toujours le savoir, ils s’assignent - est, en soi, gage de l’émotion qu’ils véhiculent : il tient à la parfaite contemporanéité du saccage des écosystèmes (ce monde dans lequel il suffit de se baisser pour en ramasser la beauté est possiblement condamné) et de procédés permettant de les filmer (c’est là probablement l’une des grandes affaires esthétiques contemporaines) ; de voir tout à la fois apparaître et disparaître, surgir et rendre gorge, l’abondance que célèbre le commentaire. Aussi ces bancs fournis de poissons fabuleux constituent-ils un baroud d’honneur ; aussi Océans (Jacques Perrin), Blue et les autres n’en préservent-ils que l’image, élaborent-ils des arches où ne grimpent que des pixels. D’où la frustration que suscite à l’occasion un tel spectacle : on voudrait pouvoir souffler un peu, fixer ces créatures dans les yeux, les saluer comme elles passent ; qu’enfin la scénarisation cède le pas à l’observation. Peine perdue : il s’agit avant tout de raconter l’histoire à laquelle les plus jeunes spectateurs et leurs accompagnants sauront s’identifier (faire en sorte que Clément, 6 ans, serre la main de maman dans le noir : c’est la seule ambition de ce cinéma-là). Après une nuit d’errance, au cours de laquelle le film aura ménagé une étonnante part de macabre (ossements de tortue gisant au fond de canyons sous-marins), voilà qu’un rayon de lune indique au dauphin le chemin de la surface : "la mère a retrouvé son petit", nous dit Cécile de France ; tout est bien qui finit bien, le récit a repris ses droits sur le réel. Ne soyons pas chagrins, gardons par devers nous les images amassées jusque-là : ça nous fera des souvenirs sur nos planètes prochaines et terraformées.
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