Coby (2017) Christian Sonderegger

Pays de productionFrance
Sortie en France28 mars 2018
Procédé image35 mm - Couleur
Durée77 mn
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Générique technique

RéalisateurChristian Sonderegger
ScénaristeChristian Sonderegger
Société de production Ciaofilm (Montreuil)
ProducteurMoïra Chappedelaine-Vautier
Distributeur d'origine Epicentre Films (Paris)
Directeur de la photographieGeorgi Lazarevski
Ingénieur du sonChristian Sonderegger
MixeurFlorent Lavallée
MonteurCamille Toubkis

générique artistique

Bibliographie

Synopsis

Présenté à l’ACID au dernier festival de Cannes, Coby s’articule autour de deux types d’images. Les premières, ce sont celles que recueille le réalisateur auprès de Coby et de ses proches au moment où celui-ci termine sa transition, l’hystérectomie étant la dernière étape nécessaire à son changement de sexe. Le film commence ainsi par une étonnante première séquence durant laquelle le réalisateur suit le jeune homme dans son travail d’ambulancier, démarche astucieuse pour susciter l’empathie du spectateur qui, par la suite, verra Coby non pas comme une femme en pleine transition mais tel qu’il est : un jeune homme dans son quotidien. À ces images prises sur le réel, le cinéaste ajoute une série d’entretiens face caméra avec Coby et son entourage, autour des répercussions de ce changement de sexe. Malgré le côté un peu fastidieux du procédé, une étrangeté se dégage dans la manière dont les membres de la famille s’auto-analysent et évoquent le changement de sexe comme un acte semblant acquis et digéré, comme ils parleraient, en quelque sorte, d’une sensation de brûlure après avoir arraché un sparadrap. Cette impression est accentuée par les images d’archives de Coby lorsqu’il n’était encore qu’une enfant, et qui donnent l’impression d’avoir affaire à un fantôme un peu gênant, caché dans le placard familial. On pourra néanmoins reprocher au film, par endroits, une certaine distance, laquelle empêche l’émotion de naître, ou la relègue au rang de concept lointain et fané - comme dans cette séquence où la mère de Coby se souvient de sa première réaction face à la décision de sa fille, un rejet brutal et cruel qu’elle sait dorénavant révolu et enterré. Ces images au présent sont régulièrement entrecoupées d’interviews de Coby durant les étapes de sa transition, images prises par lui-même avec un caméscope et qu’il diffusait sur une chaîne YouTube. Le film entrecroise dès lors différents états et temporalités de Coby, jusqu’à faire de son changement de sexe une étape naturelle : Coby, en somme, avait toujours été un homme. Il y a quelque chose de touchant à le voir compter le nombre de jours sous hormones l’éloignant de sa condition de femme, ou encore lorsqu’il montre son nouveau corps après l’ablation de sa poitrine. De plus, sans aller jusqu’à parler d’audace, le réalisateur a également le mérite de laisser la parole de Coby et de sa compagne Sarah s’exprimer sans censurer leurs propos, le film abordant, sans pudibonderie, avec une crudité parfois mordante, des sujets délicats, comme leur sexualité. Il n’y a qu’à voir cette séquence où Sarah confesse faire des rêves érotiques dans lesquels Coby a un pénis plutôt imposant - ce qui semble ne pas lui déplaire -, ou ce moment où Coby parle de son clitoris qui, plus sensible à la suite d’une prise d’hormone, leur permit de décupler leur plaisir. Le film, en fin de compte, s’il n’aura jamais fait preuve d’une grande inventivité formelle, ni donné à éprouver une émotion bouleversante, aura fixé en nous la douceur d’un visage.
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