Auzat l'auvergnat, un village en mouvement (2017) Arnaud Fournier Montgieux

Pays de productionFrance
Sortie en France21 mars 0218
Procédé image35 mm - Couleur
Durée70 mn
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Générique technique

RéalisateurArnaud Fournier Montgieux
Société de production Le Genre Humain
Distributeur d'origine Le Genre Humain
MixeurBruno Lagoarde
Compositeur de la musique originaleGuillaume Cantillon
Compositeur de la musique originaleArnaud Fournier Montgieux
MonteurArnaud Fournier Montgieux

générique artistique

Bibliographie

Synopsis

Arnaud Fournier Montgieux signe avec Auzat l’Auvergnat un premier long métrage documentaire qu’il semble envisager comme une quête personnelle. Le point de départ du film est marqué par la déclaration d’un retour aux sources, les terres rurales d’un grand-père qu’il a peu connu, et dont il a hérité les bandes Super 8 témoignant d’une époque qui n’existe plus. Un double mouvement s’opère donc dès le début du projet : celui des origines et d’une filiation pour le cinéaste, dont on attend qu’il les prenne en charge pour les transmettre à son tour ; celui de la découverte d’un territoire en crise, qu’il explorera en mettant en regard les images d’antan, prises par son aïeul, d’un paysage et de conditions de vie qui ont fait long feu, et les siennes aujourd’hui, pour un état des lieux. Si la filiation et les questions de transmission existent de fait par l’utilisation d’un outil d’expression commun - la caméra, et quelques souvenirs vite énoncés -, le fil n’est pas longtemps déroulé et, malgré un commentaire à la première personne pris en charge et en off par le réalisateur lui-même, rien n’affleure d’une turbulence ou d’un émoi, d’un rapport d’intimité entre le film et "soi". Pour ce qui est de l’exploration de ce territoire enclavé, le cinéaste saute de temporalités en paysages par le truchement de personnages, avec pour fil conducteur, entre hier et aujourd’hui, un couple de paysans filmé par son aïeul et qui l’est à présent par lui. L’unité présumée reste celle du territoire, perçue à travers les témoignages et les activités des personnes rencontrées. Les enjeux restent assez théoriques : les mutations à l’oeuvre, l’ancien monde à l’épreuve de la modernité, etc. Malgré des personnages au demeurant sympathiques, qui font état de leur volonté de rester là ou d’y revenir, et quelques marqueurs d’une évolution, le film reste statique et manque de fluidité. La mise en scène, sommaire, est figée, en dépit de la variété des séquences, ce qui ne permet pas d’ancrer le spectateur dans un paysage global. Le commentaire nous parle d’immersion ; il s’agit davantage, en réalité, d’une manière de butinage de place en place, d’un thème au suivant, d’un personnage l’autre. Ces petits bonds sont sans rebond. Il eût fallu qu’un point de vue soit affirmé. Que le réalisateur sache où investir ce "je" pour nous embarquer avec lui dans une quête qu’il élude. Pour cette raison notamment, on ne sait jamais vraiment où se situer et les attentes sont inévitablement déçues. On est en prise avec un exercice qui tient plus de la tentative, maladroite, de tout embrasser, sans vraiment procéder à des choix dans le matériau récolté. Le réalisateur a jusqu’ici évolué dans l’univers de la télévision, du côté des ventes et de la distribution. Son film porte l’empreinte de cet univers et de ses diktats économiques plutôt qu’artistiques. Qu’il ait opté pour monter lui-même son film ne lui a pas permis de gagner cette distance indispensable en cinéma documentaire, et de décoller d’un sujet, d’en hiérarchiser les éléments, de structurer un récit. Au lieu de cela, Auzat l’Auvergnat laisse planer des intentions qui jamais n’atterriront.
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