L'Île aux trésors (2017) Guillaume Brac

Pays de productionFrance
Sortie en France04 juillet 2018
Procédé image35 mm - Couleur
Durée97 mn
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Générique technique

RéalisateurGuillaume Brac
Assistant réalisateurFatima Kaci
Société de production Bathysphère Productions (Paris)
ProducteurNicolas Anthomé
Distributeur d'origine Les Films du Losange (Paris)
Directeur de la photographieMartin Rit
Ingénieur du sonNicolas Joly
Ingénieur du sonArnaud Marten
MixeurSimon Apostolou
MonteurKaren Benainous

générique artistique

Bibliographie

Synopsis

À 35 km au nord-ouest de Paris, dans le département du Val-d’Oise, l’île de loisirs de Cergy-Pontoise, située dans un méandre de l’Oise, accueille chaque année des milliers de franciliens pour les week-ends et les vacances scolaires. C’est sur ces 250 hectares de verdure et d’étangs que Guillaume Brac choisit de tourner son deuxième documentaire après Le Repos des braves (2016). Cette base nautique, associée à ses souvenirs d’enfance, est pour lui le décor idéal pour appréhender la vitalité d’une foule venue, dès les premiers beaux jours, passer un moment hors du tumulte de la vie quotidienne. Sur ce vaste territoire, le réalisateur filme la banlieue tout en la laissant dans le hors champ ; s’y côtoient des cultures, des générations et des milieux sociaux différents que des émotions et des sentiments communs réunissent le temps d’une journée de repos. Reprenant le titre du roman d’aventure de Stevenson, L’Île au trésor développe des thèmes comparables tels que le rapport à l’enfance, l’insoumission à la norme et sa transgression, le tout dans un climat de légèreté touchant. D’emblée, le spectateur perçoit la part d’imprévu de bon nombre de moments captés par la caméra au fil des repérages : les gamins refoulés en douceur par les vigiles en tentant de s’introduire sur le site sans payer mais qui passeront en fraude pour atteindre la baignade animée des enfants, avant d’en être éjectés ; des ados sautant dans l’eau du haut du pont à la barbe des agents de sécurité tandis que d’autres se livrent à des tentatives de drague avec plus ou moins de succès ; la scène du débutant casqué émergeant sur un flyboard tel Iron Man, ou celle de la jeune Lisa, venue faire un simple tour de pédalo et qui se retrouve en haut d’un pylône pour sauter dans l’étang avec Jérémy, le beau moniteur. À l’image d’une cour d’école gigantesque, la figure de l’autorité incarnée par le directeur du site et son adjoint apparaît à intervalles réguliers ; il est comique de les voir confinés dans un bureau quand toute l’action du film se déroule à l’extérieur. À cette multiplicité d’actions joyeuses simultanées tournées en plans larges et plans fixes, se substitue progressivement l’exploration de recoins éloignés de la foule, donnant lieu à des rencontres fortuites, drôles (Joelson et son petit frère déchiffrant le panneau des interdictions) ou mélancoliques (souvenirs nostalgiques du professeur à la retraite). L’une des séquences fortes du film est celle du pique-nique d’une famille afghane exprimant sa joie estivale d’être réunie tout en évoquant la solitude initiale de son expatriation tragique. De même, le récit du veilleur de nuit guinéen, victime du régime répressif de son pays, illustre l’infinité de destins présents sur cette île festive et dont on ignore tout. Le tonnerre gronde et une pluie diluvienne s’abat sur la base, annonçant la fin de la saison. Le site se vide, le toboggan géant est au sec et les ouvriers s’affairent sur les installations désertées. Guillaume Brac parvient à saisir avec douceur ces émotions mêlées, souvent partagées, ainsi que la gravité spontanée de certains récits. Un instantané de l’état du monde, en somme.
© LES FICHES DU CINEMA 2018
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