Les Yeux de la parole (2017) David Daurier, Jean-Marie Montangerand

Pays de productionFrance
Sortie en France16 mai 2018
Procédé image35 mm - Couleur
Durée79 mn
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Générique technique

RéalisateurDavid Daurier
RéalisateurJean-Marie Montangerand
ScénaristeDavid Daurier
ScénaristeJean-Marie Montangerand
Société de production Bel Air Media (Paris)
ProducteurXavier Dubois
Directeur de la photographieDavid Daurier
Directeur de la photographieJean-Marie Montangerand
Ingénieur du sonDavid Daurier
Ingénieur du sonJean-Marie Montangerand
MixeurColin Idier
MonteurVictor R. Ulloa

générique artistique

Bibliographie

Synopsis

En 2016, le festival international d’art lyrique d’Aix-en-Provence accueillait l’adaptation, sous la forme d’un opéra, des fables extraites du Kalîla wa Dimna, un recueil de poèmes arabes millénaires qui a traversé l’Europe et ses cultures. L’objet principal de ce documentaire est la mise en image de tout le travail de mise en scène et de préparation de ce premier opéra en langue arabe. L’un des thèmes forts du film est l’intemporalité du sujet, au sens large : non seulement l’oeuvre (qui inspira par exemple Jean de La Fontaine lors de la rédaction de ses Fables ), mais aussi son histoire, justifient son intérêt et sa profondeur. Tel un écho à travers le temps, le Kalîla wa Dimna devait, en effet, servir à éduquer les monarques syriens ; las, Fady Jomar, le librettiste qui lui donne vie plus de deux millénaires après sa rédaction, et qui est aussi un journaliste et auteur syrien très engagé, a été contraint de s’exiler en Allemagne face à la barbarie du régime de Bachar el-Assad. Outre les difficultés associées à la complexité de la langue arabe, et de ce que cela induit en termes de traduction et de polysémie, l’un des plus grands défis quant à la mise en scène de cet opéra est donc lié à l’actualité. Pour ancrer ce contexte dans notre réalité quotidienne, et dépasser les seules difficultés que la production d’un tel projet artistique peut supposer, les réalisateurs ont entremêlé les séquences en rapport avec les répétitions de l’opéra avec le projet pédagogique d’une classe d’un collège d’Aix-en-Provence. Cette classe, que l’on suit sur plusieurs mois, s’est fixée comme objectif d’assister, à la fin de l’année, à la pièce en question. Les élèves qui nous sont présentés doivent s’approprier non seulement l’oeuvre, mais aussi son contexte géographique, historique ou encore politique. Les allers et retours entre la préparation de la pièce et les travaux des élèves donnent lieu, par exemple, à des échanges touchants par leur candeur et leur spontanéité entre Fady Jomar et les collégiens. Mais ce que cet opéra atteint d’universel n’est en définitive que faiblement mis en valeur par l’innocence des élèves : leur manque de maturité et leur méconnaissance initiale des thèmes abordés sont trop importants pour permettre de nourrir le propos ou l’émotion. Peu pertinent et en fin de compte davantage à même de surprendre le spectateur sur ce que ces élèves disent de notre société, l’éclairage choisi échoue donc à enrichir le point de vue ou à permettre de prendre du recul sur l’art, l’humanisme, l’histoire ou la politique. Si la mise en image de la musique est réussie, des choix de mise en scène peu spontanés (tels que les plans mettant en scène des collégiens portant des masques d’animaux d’une des fables du Kalîla wa Dimna , ou le face caméra de Fady Jomar scandant, à de nombreuses reprises, des vers, illustrant à eux seuls le caractère tout à la fois visionnaire et très actuel du Kalîla wa Dimna ), sont enfin autant de plans superfétatoires qui n’apportent là encore rien au propos, qu’on aurait voulu voir développé mieux et sans de tels artifices.
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