Filles du feu (2017) Stéphane Breton

Pays de productionFrance
Sortie en France13 juin 2018
Procédé image35 mm - Couleur
Durée80 mn
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Générique technique

RéalisateurStéphane Breton
Société de production Quark Productions
Coproduction Arte France Cinéma
ProducteurJuliette Guigon
ProducteurPatrick Winocour
CoproducteurOlivier Père
CoproducteurRémi Burah
Directeur de productionDan Weingrod
Distributeur d'origine Quark Productions
Directeur de la photographieStéphane Breton
Ingénieur du sonStéphane Breton
MixeurStéphane Larrat
MonteurCatherine Rascon

générique artistique

Bibliographie

Synopsis

On les appelle Filles du soleil ou Filles du feu. Les combattantes kurdes qui appuient les combats armés contre Daesh sont en train de changer, en s’affirmant comme les égales des hommes, l’image des femmes dans une région où elle est encore malmenée, assimilée presque exclusivement à la maternité. Stéphane Breton, ethnologue, cinéaste à ses heures depuis Le Ciel dans un jardin (2003), continue d’explorer la vie de petites communautés en suivant, cette fois, celles qui ont choisi de tout quitter pour défendre une certaine idée de la liberté, contre l’État islamique donc - mais aussi, ailleurs, contre le régime de Bachar el-Assad et les Turcs qui voient d’un mauvais oeil les velléités indépendantistes du Kurdistan, territoire situé à la frontière entre la Turquie, la Syrie, l’Irak et la Syrie. Elles s’appellent Rosa, Deniz... Le réalisateur suit les combattantes dans les montagnes, où se retrouvent les différentes Unités de protection du peuple, et dans la plaine, sur la ligne de front, où les Kurdes se battent aux côtés des résistants arabes. Le film est donc divisé en plusieurs parties qui viennent éclairer le quotidien de ces guerrières qui représentent 40 % des troupes. On ne les verra pas tirer un coup de feu. Stéphane Breton choisit de montrer les patrouilles, les veilles, la logistique, la camaraderie surtout, qui prédomine dans les relations entre combattants kurdes, ici peut-être plus présente encore que dans n’importe quelle armée du monde. Le réalisateur a passé sept mois auprès des Filles du feu, caméra à l’épaule, jusqu’à se faire presque oublier. Quelqu’un s’étonne parfois de le trouver là, sur la banquette d’une voiture, près du feu de camp. Dans ce montage final, Breton privilégie les "accidents", comme cette première scène lors de laquelle deux combattantes empêchent un petit chien de dévorer les restes d’un islamiste qu’elles enterrent à la va-vite avec quelques pierres. Le chien les adoptera aussitôt, et les suivra ensuite partout. Il faut noter le gros travail effectué sur le son pour immerger le spectateur dans le réel. Quand Terre de roses (2016), de Zayne Akyol, sur le même sujet, prenait finalement les allures d’un plaidoyer féministe, ici on se garde de tout message. Le résultat n’en est pas moins passionnant, parce que la mise en scène nous invite au coeur de la vie des différents intervenants, comme, par exemple, quand ils se réveillent juste avant l’aube dans le froid glacial des montagnes kurdes pour partager un thé et discuter du programme de la journée, entre deux rires. La caméra capte cette joie fugace d’être ensemble, de faire partie de quelque chose. Il n’y a ici aucune glorification de la guerre. Il s’agit de se souvenir de ceux qui sont partis, et dont les noms égrènent la visite d’une combattante dans un immeuble mutilé de Kobane, ville-martyre où l’on ne croise plus, parmi les ruines, que des enfants. À la fin du film, une femme, Deljine, organise le départ au front des combattants, Kurdes et Arabes, par groupes de quatre. Ils réagissent comme des gamins dissipés, elle tente d’organiser ce joyeux bordel, de calmer la déception des "remplaçants" avant de partir à son tour, fusil en bandoulière. Elle sera tuée quelques mois plus tard.
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