Kuzola, le chant des racines (2016) Hugo Bachelet

Pays de productionFrance
Sortie en France20 juin 2018
Procédé image35 mm - Couleur
Durée72 mn
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Générique technique

RéalisateurHugo Bachelet
Société de production Couac Productions
Distributeur d'origine Ligne 7
Directeur de la photographieHugo Bachelet
Ingénieur du sonMartin de Torcy
MixeurJean-François Viguié
MonteurHugo Bachelet

générique artistique

Lúcia de Carvalho(dans son propre rôle)
Edouard Heilbronn(dans son propre rôle)
Lazzo Matumbi(dans son propre rôle)

Bibliographie

Synopsis

Il est des parcours de vie plus complexes que d’autres. Et la chanteuse Lúcia de Carvalho en sait quelque chose. Née en Angola, elle a grandi entre sa famille biologique à Luanda (la capitale du pays) et un foyer pour enfants de Lisbonne, avant d’être adoptée, à l’adolescence, par une famille strasbourgeoise. Une vie faite de rencontres et de ruptures donc, dont elle a su faire une force, entre liens du coeur et liens du sang. Mais comment se forger sa propre identité lorsque l’on a toujours été ballottée d’une culture à l’autre ? Un jour, en marge d’un concert, Lúcia se fait gentiment traiter de "bounty" : noire à l’extérieur, mais blanche à l’intérieur. C’est le déclic : il est temps pour elle de se reconnecter avec ses racines africaines. Le projet de l’album Kuzola est né de cette volonté de remonter le fil de son histoire morcelée. Un pèlerinage à la fois intime et musical à travers le monde lusophone, que le réalisateur Hugo Bachelet a décidé de filmer pour son second long métrage. Du Brésil, sa terre de coeur, à l’Angola, sa terre natale, en passant par le Portugal, elle se sent partout chez elle. Accompagnée d’Édouard Heilbronn, guitariste et producteur de l’album, Lúcia de Carvalho part à la rencontre d’artistes locaux, toujours enthousiastes et attachés comme elle à l’identité angolaise ; que ce soit à Luanda, avec le groupe iconique Banda Maravilha, à Bahia, capitale de la culture afro-brésilienne, ou au carnaval de Recife, auquel elle participe. Dans le projet Kuzola, les cheminements professionnels et intimes sont intrinsèquement liés. Et c’est avec un juste équilibre qu’Hugo Bachelet parvient à alterner sessions d’enregistrement en studio et séquences plus personnelles, les plus belles du film. Au plus près des visages mais jamais intrusive, sa caméra y trouve toujours la bonne distance. L’émotion nous saisit particulièrement lors des scènes de retrouvailles, où l’on passe subtilement en un instant du sourire aux larmes : à Lisbonne, lorsque Lúcia visite le foyer de son enfance en compagnie d’anciennes camarades qu’elle n’a pas vues depuis vingt ans. Mais surtout à Luanda, où elle partage des moments complices avec sa mère biologique et sa grand-mère, qui lui ont donné le goût de la musique. On ne peut qu’être touchés par ces scènes de famille, par exemple lorsqu’elle entonne une chanson qui rend hommage à leur force et à celle de ses ancêtres, ou qu’elle apprend à cuisiner le kizaca traditionnel. La musique est une thérapie pour Lúcia, un moyen de retranscrire chaque émotion de sa vie. Toutes les chansons de Kuzola (qu’elle écrit, compose et interprète) lui permettent de se raconter avec pudeur, simplicité et sincérité. Comme en témoigne la très belle scène finale, illustration d’une sérénité retrouvée. Sa douceur, son sourire et sa joie de vivre communicative illuminent l’ensemble du film, accompagnés par un soleil intense et permanent. Et composent, au-delà d’un questionnement individuel, une ode universelle au métissage culturel, au partage et à la nécessité de connaître son histoire pour avancer. En kimbundu, la langue régionale angolaise parlée par sa famille, le mot "kuzola" signifie simplement "aimer". Tout est dit.
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