La Liberté (2016) Guillaume Massart

Pays de productionFrance
Sortie en France20 février 2019
Procédé image35 mm - Couleur
Durée146 mn
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Générique technique

RéalisateurGuillaume Massart
ScénaristeGuillaume Massart
ScénaristeAdrien Mitterrand
Société de production Tryptique Films
Coproduction Films de Force Majeure (Marseille)
ProducteurThomas Jenkoe
ProducteurMehdi Benallal
ProducteurGuillaume Massart
CoproducteurJean-Laurent Csinidis
CoproducteurJérôme Nunes
Distributeur d'origine Norte Distribution (Paris)
Directeur de la photographieGuillaume Massart
Ingénieur du sonPierre Bompy
MonteurAlexandra Melot
MonteurGuillaume Massart

générique artistique

Bibliographie

Synopsis

Après avoir abordé l’univers carcéral à travers deux courts métrages, Passemerveilles (2008) et Les Fleurs sauvages (2016), le documentariste Guillaume Massart est revenu, pour son passage au long métrage, à ses premières réflexions autour des espaces de détention et de ceux qui y évoluent, contraints au confinement. Un brin paradoxal, le titre de son film fait en réalité référence au cadre inhabituel du centre de détention de Casabienda, en Corse, seule "prison ouverte" de France. Par prison ouverte, il faut comprendre une zone de 1 500 hectares, limitée naturellement par la mer, où circulent avec une relative liberté, donc, près de 200 détenus, pour la plupart délinquants sexuels. Dans le champ de Guillaume Massart, pas de cour de promenade close, pas de portails grillagés aux lourds verrous et pas de gardiens, si ce n’est celui qui vient fermer les portes des "cellules" des détenus le soir en les saluant amicalement, avant de simplement quitter le bâtiment. Dès les premières minutes, La Liberté déconcerte donc. Sans voix off, le documentariste choisit de ne pas développer son propos autour du fonctionnement de cet établissement particulier, pour saisir des scènes de vie quotidiennes des détenus - un bain dans la mer, une promenade sous les pins, un dîner de Noël - et se livrer à des échanges intimistes avec certains d’entre eux. Tout ce que l’on notera de ce centre, ce sont les appels dans la cour tous les jours à la même heure, signalés par une sirène, et l’absence flagrante de limites physiques. Une même absence de barrières que l’on retrouve au sein des échanges que Guillaume Massart filme en toute simplicité, toujours sur une note amicale. Si certains détenus craignent d’être reconnus, à l’image de cet homme qui demande explicitement à ce que son visage n’apparaisse pas à l’écran, d’autres se libèrent très vite du regard de la caméra, comme celui qui finit par autoriser le documentariste à le filmer en pleine lumière après avoir parlé longuement à contre-jour, dans une ultime marque de confiance. Et l’on touche là au point sensible de ce documentaire. À l’instar de ce centre de détention qui prône la réinsertion par un traitement plus humain”. Guillaume Massart laisse libre cours à la parole de ceux qu’il interroge, humanise ceux qui se confient, à rebours du jugement de la société. En résultent certains propos qui heurtent, décontenancent, mettent mal à l’aise, et certaines plaintes qui paraissent irrecevables, voire révoltantes. Mais au fil des échanges, le documentariste parvient à amorcer une autre réflexion, en faisant comprendre que la liberté à Casabienda n’est que physique. Les détenus sont liés par leurs remords, leur colère, ou leur incompréhension, quand le spectateur peut, lui, percevoir les limites bien réelles de sa tolérance. Au-delà de ce centre de détention, Guillaume Massart aborde les problématiques de notre système pénitentiaire mais aussi celles, difficiles, du pardon et du droit à une seconde chance. On ressort véritablement ébranlés de ce documentaire brut, filmé caméra à l’épaule, au plus près des visages mais très loin de toute forme de manichéisme.
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