Black indians (2017) Jo Béranger, Edith Patrouilleau, Hugues Poulain

Pays de productionFrance
Sortie en France17 octobre 2018
Procédé image35 mm - Couleur
Durée91 mn
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Générique technique

RéalisateurJo Béranger
RéalisateurEdith Patrouilleau
RéalisateurHugues Poulain
Société de production Lardux Films (Montreuil)
ProducteurChristian Pfohl
Directeur de productionIsabelle Chesneau
Distributeur d'origine Lardux Films (Montreuil)
Directeur de la photographieHugues Poulain
Ingénieur du sonHugues Poulain
MixeurAdam Wolny
Compositeur de la musique originale Black Indians
MonteurHugues Poulain
MonteurEdith Patrouilleau

générique artistique

Bibliographie

Synopsis

Ce documentaire nous emmène en Louisiane, à La Nouvelle-Orléans, à la rencontre d’une tradition méconnue sous nos latitudes, celle du mardi gras indien. Animée par une quarantaine de "tribus", dont la Washitaw Nation dirigée par le "Big Chief" David Montana, personnage central du film, cette coutume étonnante est le point d’orgue annuel de la vie de toute une communauté d’Afro-Américains. Les interviews ponctuant le long métrage posent quelques éléments historiques. De nombreux esclaves fugitifs furent jadis accueillis par les Amérindiens - ou "Américains natifs - de la région, Houmas ou Tunicas pour ne citer qu’eux, d’où découla un métissage tant familial que culturel entre ces deux populations opprimées par le pouvoir wasp. À cela s’ajoutèrent le troc, le partage de cérémonies, et l’admiration des esclaves noirs pour les guerriers qui firent tomber l’armée de Custer à Little Big Horn. En hommage à ce passé et à ces ancêtres communs, les Black Indians célèbrent le "Super Sunday" parés de costumes flamboyants qu’ils ont mis une année entière à coudre eux-mêmes, à grand renfort de perles et de plumes. Une bonne partie du documentaire est constituée de la fête elle-même, restituant la joie et la fierté de ces gens modestes et beaux, à la spiritualité profonde et vivace. On assiste aussi à une séance de "practice", c’est-à-dire d’entraînement musical aux chants "call and response" qui accompagneront le défilé. Ces chants, venus d’Afrique et passés par la voix des esclaves, installent une sorte de transe débonnaire où chacun se ressource et où c’est toute une communauté qui se fait entendre (communauté au sens d’un groupe humain partageant une histoire, un environnement, un destin, une culture). Mais au-delà du Super Sunday, c’est la préparation de ce carnaval unique qui apparaît dans le film comme un véritable ciment social. La couture, propice à la transmission orale, à la méditation, au calme, mobilise les jeunes et les détourne d’éventuelles bêtises. On se prête main-forte pour terminer un costume, on s’organise pour les "practice"... Différents intervenants rappellent aussi que tout cela vient en réaction à la face sombre de l’Amérique : couvertures infectées par la variole distribuées aux natifs par les colons, esclavage suivi de la période des lois dites "Jim Crow" instituant la ségrégation raciale, prisons actuellement remplies à 80 voire 90 % d’Afro-Américains... Face à l’oppression, le mardi gras indien est "la réponse la plus poétique qu’on puisse faire", dit le Révérend Goat Carson ; "on les insulte, on dit qu’ils sont laids, paresseux, alors ils sortent avec ces grands costumes magnifiques et chantent dans la rue". On aurait aimé en savoir plus sur le fonctionnement des tribus, comment elles se constituent, comment on les intègre, et sur les premières rencontres entre natifs et Black Indians. Par ailleurs, le film ne creuse pas suffisamment l’héritage africain de cette célébration. Les "orishas" sont certes évoqués, mais on ne nous dit pas ce que c’est. S’il manque un peu de clarté et d’informations à ce film, il ne s’en regarde pas moins avec intérêt et plaisir.
© LES FICHES DU CINEMA 2018
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Exploitation

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