Druga strana svega (2017) Mila Turajlic

L'Envers d'une histoire

Pays de productionSerbie ; France
Sortie en France24 octobre 2018
Procédé image35 mm - Couleur
Durée104 mn
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Générique technique

RéalisateurMila Turajlic
ScénaristeMila Turajlic
Société de production Dribbling Pictures (Belgrade)
Société de production Survivance (Meudon)
Société de production HBO Europe
ProducteurCarine Chichkowsky
ProducteurMila Turajlic
Distributeur d'origine Survivance (Meudon)
Directeur de la photographieMila Turajlic
Compositeur de la musique originaleJonathan Morali
MonteurSylvie Gadmer
MonteurAleksandra Milovanovic

générique artistique

Bibliographie

Synopsis

Deuxième long métrage de Mila Turajlic (Cinema komunisto, 2010), L’Envers d’une histoire revient sur la vie en Serbie depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, déchirée par la dictature communiste, les révoltes et la guerre civile. Tout commence par une conversation avec sa mère. Le portrait intime de Srbijanka Turajlic laisse peu à peu la place à son parcours de révolutionnaire et à son combat sans répit - mais qu’elle considère comme le plus grand échec de sa vie - pour la liberté. Professeure en ingénierie électrique, Srbijanka Turajlic faisait partie des leaders étudiants lors des manifestations de Mai 68. Plus tard, elle est devenue une figure publique durant les guerres civiles des années 1990 en tant que voix critique se levant contre le régime de Slobodan Milosevic. Elle fut une membre active du mouvement Résistance et fut renvoyée de l’Université de Belgrade pour son franc-parler. Après la révolution qui renversa Milosevic, elle devint secrétaire d’État dans le premier gouvernement démocratique. Le deuxième personnage principal n’est autre que l’appartement dans lequel vit sa mère, et où la réalisatrice a elle-même grandi. Cet espace de vie intime a quasiment toujours été envahi par la politique. Comme nous l’apprend la mère de la réalisatrice en se remémorant l’histoire familiale, c’est son grand-père qui l’a construit, alors qu’il était maire de Belgrade dans les années 1920. Puis, au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, les communistes ont nationalisé la demeure, la divisant en espaces de vie pour quatre familles et fermant à clef une série de portes dans l’appartement. Aujourd’hui, ces portes restent verrouillées, faisant de la maison d’enfance de la réalisatrice une véritable ligne de front politique en marquant distinctement les divisions de la Serbie. Dans les années 1980 et 1990, l’appartement était un lieu de rassemblement pour des discussions intellectuelles, des réunions militantes et, souvent, un simple refuge contre la folie extérieure. Enfin, cet appartement est situé dans le centre politique de Belgrade : de l’autre côté de la rue se trouvent le ministère de la Défense, la Cour Suprême et l’ambassade britannique. Les conversations mère-fille dans cet appartement chargé d’histoire sont donc l’épine dorsale du film. Le choix de la réalisatrice de ne filmer que dans ou depuis cet appartement est remarquable, et apporte une certaine stabilité, ainsi qu’une réelle originalité, au documentaire. Le dispositif mis en place permet effectivement de comprendre et de ressentir la vie des Serbes durant les dernières décennies, et ce sans sortir de l’appartement, lieu de passage où apparaissent, de temps à autre, des amis de la mère de Mila Turajlic ayant mené la même lutte qu’elle mais aux idéologies parfois différentes, et qui viennent contrebalancer ses propos, brosser un portrait plus exhaustif de la Serbie, de son Histoire et de ses blessures. En montrant les vérités vécues de ceux dont la vie personnelle a été façonnée par des évènements politiques, il émerge de L’Envers d’une histoire un récit dans lequel tout le monde est à la merci des grandes marées de l’Histoire, avec, pourtant, le pouvoir de prendre son destin entre ses propres mains.
© LES FICHES DU CINEMA 2018
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Exploitation

Nombre de salles de sortie (Paris)1
Nombre d'entrée première semaine (Paris)809
Nombre d'entrées première semaine (France)1268
Nombre de salles de sortie (France)6