Célébration (2017) Olivier Meyrou

Pays de productionFrance
Sortie en France14 novembre 2018
Procédé image35 mm - Couleur
Durée73 mn
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Générique technique

RéalisateurOlivier Meyrou
Société de production Hold-up Films (Paris)
ProducteurBénédicte Couvreur
ProducteurChristophe Girard
Distributeur d'origine Norte Distribution (Paris)
Directeur de la photographieFlorian Bouchet
Directeur de la photographieJean-Marc Bouzou
Ingénieur du sonYolande Decarsin
Ingénieur du sonLudovic Escallier
MixeurSébastien Savine
Compositeur de la musique originaleFrançois-Eudes Chanfrault
MonteurCathie Dambel
MonteurAmrita David

générique artistique

Bibliographie

Synopsis

Célébration, c’est l’histoire d’un documentaire prêt depuis plus de quinze ans, et qui sort enfin en salles après moult péripéties juridiques : Olivier Meyrou, passé par la Fémis, a eu l’autorisation de filmer les coulisses de la maison Yves Saint-Laurent entre 1998 et 2001. Mais Pierre Bergé s’opposera à la diffusion des images jusqu’en 2015. Et pour cause : loin de la représentation iconique, c’est un Saint-Laurent affaibli que l’on découvre ici. Le film s’ouvre sur ses mains tremblantes dessinant leurs derniers croquis. Son regard vide et troublant est celui d’un vieil homme qui n’est déjà plus tout à fait là, comme un fantôme sombre et silencieux qui assisterait malgré lui à la fin de son règne. Lors d’une cérémonie célébrant l’ensemble de sa carrière, c’est dans un discours presque testamentaire qu’il confie qu’être un grand artiste, c’est accepter de tout sacrifier. Visiblement mal à l’aise, on devine sa volonté de rester dans l’ombre. Mais à l’inverse, celui qui cherche à prendre la lumière, et revendique en aparté son rôle essentiel dans le succès de la marque, c’est Pierre Bergé. Quasiment présent à chaque séquence, c’est presque lui la figure centrale du film. Meyrou souligne la complexité de leur relation intime et professionnelle, presque dominante : Bergé ne cesse d’infantiliser son compagnon dans sa manière de s’habiller, de se tenir ou de saluer lors des défilés, en quête d’une maîtrise permanente de son image, et par conséquent de la marque YSL. Il veille dans l’ombre, au propre comme au figuré. Et se satisfait, lors d’une interview assez perturbante, des angoisses de l’artiste, qui sont "la colonne vertébrale" indispensable à sa création. Le départ de Saint-Laurent, c’est également la fin d’un monde, une page de l’histoire de la mode qui se tourne. Et c’est là l’autre intérêt du film : une plongée dans les ateliers de la "dernière maison avec un couturier vivant", d’un savoir-faire unique qu’il faut défendre face aux dangers de la mondialisation (cela donne une scène assez savoureuse où Bergé dialogue avec des syndicalistes), et hommage est ici rendu à toutes les abeilles qui font marcher la ruche de l’avenue Marceau : mannequins, collaborateurs fidèles (Loulou de la Falaise ou Monsieur Jean-Pierre, directeur d’atelier), petites mains... On suit notamment deux couturières gouailleuses, émues de revenir dans les anciens bureaux, à la fois fascinées par le talent de "Monsieur Saint-Laurent", et épuisées par son exigence. Car le diable est dans les détails : une doublure trop bruyante qu’il faut changer, le choix de la meilleure mannequin pour valoriser telle ou telle robe... Et la caméra de capter parfaitement, en plans serrés, l’agitation des mains, la précision des gestes ou la finesse des tissus. C’est cette exigence qui a fait d’Yves Saint-Laurent l’un des rares couturiers à être entré dans l’Histoire de son vivant (cette singularité est ponctuellement soulignée par un recours au noir et blanc, qui brouille la frontière entre l’archive et le présent). Olivier Meyrou pose un regard tendre et respectueux sur son sujet, sans jamais tomber dans le piège du voyeurisme ou de l’indécence. Et participe à sa manière à la construction du mythe.
© LES FICHES DU CINEMA 2018
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Exploitation

Nombre total d'entrées en fin d'exclusivité (Paris)4826
Nombre de salles de sortie (Paris)2
Nombre d'entrée première semaine (Paris)1991
Nombre d'entrées première semaine (France)2773
Nombre total d'entrée en fin d'exclusivité (France)6636
Nombre de salles de sortie (France)12