Cassandro the exotico ! (2017) Marie Losier

Pays de productionFrance ; Suisse
Procédé image35 mm - Couleur
Durée73 mn
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Générique technique

RéalisateurMarie Losier
ScénaristeMarie Losier
ScénaristeAntoine Barraud
Société de production Tamara Films
Société de production Tu Vas Voir Productions (Paris)
Société de production Garidi Films (Genève)
ProducteurCarole Chassaing-Lacroix
ProducteurAntoine Barraud
ProducteurGérard Lacroix
ProducteurEdgard Tenembaum
Producteur associéConsuelo Frauenfelder
Producteur associéStefan Lauper
Producteur associéTarik Garidi
Directeur de productionLola Adamo
Distributeur d'origine Urban Distribution (Montreuil)
Directeur de la photographieMarie Losier
Ingénieur du sonMarie Losier
MixeurGilles Bénardeau
Directeur artistiqueSimon Fravega
MonteurAël Dallier Vega
GraphisteAlice Maitre
Créateur du génériqueAlice Maitre

générique artistique

Cassandro el Exótico(dans son propre rôle)

Bibliographie

Synopsis

Du catch, Roland Barthes écrivait qu’il était "un spectacle excessif". Qu’on trouvait là "une emphase qui devait être celle des théâtres antiques", qu’il participait "à la nature des grands spectacles solaires, théâtre grec et courses de taureaux" où "une lumière sans ombre élabore une émotion sans repli". Qu’il n’était pas plus "ignoble" enfin "d’assister à une représentation catchée de la Douleur qu’aux souffrances d’Arnolphe ou d’Andromaque". Si, de toute évidence, il n’entrait pas dans les intentions de Marie Losier de mettre en scène cette vision et compréhension du catch, Cassandro the Exotico ! n’en met pas moins leur pertinence en lumière. Mais encore ! Cassandro, que la caméra ne quitte pas une seconde, comme le ferait une poursuite sur une scène de music-hall, est un athlète aguerri de la Lucha Libre, dénomination mexicaine du catch qu’il pratique depuis un quart de siècle et dont il a été plusieurs fois champion du monde avec pour particularité de compter parmi les Exoticos, catcheurs travestis en femme - si ce n’est en "drag" - lesquels, par définition, mettent à mal les codes de la virilité en usage et dont le ring apparaît comme l’un des temples. Gay sans équivoque, fardé et outrageusement permanenté, Cassandro, Saul Armendariz de son vrai nom, affronte, outre ses adversaires de combat, le regard d’un public peu amène dès lors que sont rudoyés les socles de la masculinité triomphante. Public qu’il prend toutefois à contre-pied en se montrant un luchador haut de gamme, en donnant simultanément à celui-ci ce qu’il est venu chercher : amour, haine, action, violence, mort (symbolique), émotion... (ça devrait vous dire quelque chose !). Tout cela à un coût dont Cassandro, et le film à sa suite, ne font pas mystère. Ce corps glorieux tout en mascara, laque et mise en plis est aussi un corps blessé et couturé, dont la musculature et l’ossature se sont vues maintes fois traumatisées, déboîtées, fracturées. Et malgré les juste-au-corps de paillettes et lycra dont il est vêtu, c’est un corps vieillissant qui lutte sans merci - c’est d’un tout autre combat qu’il s’agit - contre la décrépitude, pour continuer, en faisant fi de cette adversité, à s’accaparer les feux de la rampe. Manière de revanche à n’en pas douter sur un passé personnel et familial articulièrement ingrat. Ainsi, Cassandro the Exotico ! finit par s’apparenter peu à peu à un récit de vie comme on dit aujourd’hui, aux confessions d’un catcheur solitaire si l’on veut... Des confessions, on sait combien elles peuvent être favorablement tournées, maquillées, mises en oeuvre. Mais peut-être est-ce précisément là, dans cette chambre d’écho que représente la mise en scène d’un personnage continuellement occupé à se mettre lui-même en scène que ce tendre portrait de Marie Losier semble le plus réussi. En flirtant, avec dextérité de surcroît, à la frontière d’un genre presque inédit qu’on pourrait appeler, faute de mieux, le mélo-docu. Ce qui, on en prend le pari, ne serait sans doute pas pour déplaire à la figure singulière qui en fait tout à la fois le sujet et l’objet.
© LES FICHES DU CINEMA 2018
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Exploitation

Nombre total d'entrées en fin d'exclusivité (Paris)2425
Nombre de salles de sortie (Paris)2
Nombre d'entrée première semaine (Paris)1020
Nombre d'entrées première semaine (France)1020
Nombre total d'entrée en fin d'exclusivité (France)2425
Nombre de salles de sortie (France)2