Les Révoltés, images et paroles de mai 1968 (2017) Michel Andrieu, Jacques Kebadian

Pays de productionFrance
Sortie en France09 janvier 2019
Procédé image35 mm - Couleur
Durée80 mn
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Générique technique

RéalisateurMichel Andrieu
RéalisateurJacques Kebadian
Auteur de l'oeuvre originaleMichel Andrieud'après une idée
Société de production Iskra - Images, Sons, Kinescope, Réalisations Audiovisuelles (Paris)
ProducteurMatthieu de Laborde
Distributeur d'origine BlueBird Distribution (Strasbourg)
MixeurMyriam René
Compositeur de la musique originaleRené-Marc Bini
MonteurMaureen Mazurek

générique artistique

Bibliographie

Synopsis

Hasard du calendrier, Les Révoltés de Michel Andrieu et Jacques Kébadian, réalisé dans le cadre des commémorations du cinquantième anniversaire de Mai-68 au printemps dernier, sort en plein mouvement de revendication des Gilets Jaunes. Un contexte qui sert d’autant plus ce documentaire puisque, au-delà du soulèvement soixante-huitard, Les Révoltés est un décryptage universel de l’explosion d’une colère larvée et des mécanismes conduisant à son expansion dans toutes les franges d’une société. Une parfaite illustration aussi de la maxime "l’union fait la force", qu’Andrieu et Kébadian semblent avoir pris comme fil rouge pour lier ces images d’archives retraçant la chronologie de Mai-68. D’abord installée dans le cadre feutré et intellectuel de la Sorbonne, la caméra se déplace progressivement vers les usines de Nantes, de Flins ou du quai de Javel à Paris, jusque dans les campagnes françaises. Si la jeunesse parisienne a d’abord emmené la révolte, si elle a été l’allumette qui a allumé la mèche, la prise de conscience politique s’est ensuite répandue comme une traînée de poudre dans le monde ouvrier, et plus généralement dans celui des travailleurs. Désormais, le slogan "étudiants, travailleurs, au coude à coude" revient dans toutes les manifestations et le mot solidarité est sur toutes les lèvres. En miroir, les images montrent les rouages d’une nécessaire structuration du mouvement pour faire front commun et défendre un changement de société. Les Révoltés nous replonge ainsi au coeur des assemblées menées dans les amphithéâtres, où l’on décide de l’occupation des locaux, ce processus symbolique d’investissement de la société et de la reprise en main de ses institutions, ainsi que dans les cours des manufactures où les "petites mains de 68", Français et immigrés, hommes et femmes, se plient à l’exercice de la démocratie participative. On argumente, on négocie, on s’encourage, on se confronte, mais surtout on vote. Pour ou contre une illustration de tracts ou d’affiches, pour la poursuite ou non du maintien d’un directeur et de ses cadres dans l’enceinte de l’usine, pour aller marcher sur Paris ou faire, littéralement, le piquet de grève. Dans les rues, là encore, la caméra est présente pour se faire témoin des émeutes, quand la colère est à son comble de chaque côté, qu’elle prend la forme de jets de pavés et de violences policières. C’est aussi le lieu des utopies, du rêve un peu fou mais terriblement palpable d’un basculement vers une nouvelle ère qui se crie, là où la tradition du combat des travailleurs se ravive, soutenu par ses représentants syndicaux. De cette dimension, le film n’élude d’ailleurs aucune dissension entre les différentes poches, aucune revendication individuelle qui aurait pris le pas sur le collectif. Son point d’orgue arrive inéluctablement avec le discours du Général de Gaulle, le 24 mai, qui attise la hargne et la répression, et mène à la tragédie. Ainsi, si Les Révoltés ne dit pas nécessairement plus que tout ce qui a déjà pu être fait sur Mai-68, c’est néanmoins un rappel nécessaire, si ce n’est salutaire, à la force du collectif, et une grille de lecture pour nos révoltes actuelles et à venir.
© LES FICHES DU CINEMA 2019
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