Never-ending Man : Hayao Miyazaki (2018) Kaku Arakawa

Never-ending Man : Hayao Miyazaki

Pays de productionJapon
Sortie en France02 janvier 2019
Procédé image35 mm - Couleur
Durée70 mn
>> Rechercher "Never-ending Man : Hayao Miyazaki" dans le catalogue Ciné-Ressources
imprimer

Générique technique

RéalisateurKaku Arakawa
Société de production NHK - Nippon Hoso Kyokai (Tokyo)
Producteur exécutifYuki Ikeda
Distributeur d'origine Eurozoom
Ingénieur du sonShinichiro Ogata
MonteurTetsuo Matsumoto
GraphisteToshio Suzuki

générique artistique

Hayao Miyazaki(dans son propre rôle)

Bibliographie

Synopsis

Alors qu’on visite les locaux du studio Ghibli qu’il a cofondé et qui est fermé depuis son départ à la retraite en 2015, la voix du Maître résonne :"Aujourd’hui, c’est le passé. La fin d’une époque. C’est peut-être mieux ainsi". Deux séquences puissantes illustrent cette phrase liminaire. Dans la première, on découvre le début “définitif” du court métrage Boro la chenille pour lequel il n’a cessé de tarauder l’équipe 3D pendant des mois. Devant la beauté du résultat - et comparé aux premiers essais - on se sent tel le Salieri de Forman comprenant enfin (dans la sublime scène du Requiem ) le gouffre séparant le génie du simple talent. Dans la seconde, comme le contre-miroir de celle-ci, sollicité pour donner son avis sur une sorte de zombie 3D marchant avec sa tête (test virtuel d’un logiciel destiné à remplacer l’homme), il lâche, comme blessé, en évoquant un handicapé de sa connaissance : "Vous n’avez pas réfléchi à la douleur, c’est moche. C’est une insulte à la vie". Il faut voir les jeunes techniciens semblant découvrir, gênés, leur hubris prométhéenne, fascinés qu’ils sont par leur technologie sans conscience. "Bientôt, on n’aura plus besoin des hommes" conclut Miyazaki avant de refuser de travailler avec eux, nous rappelant salutairement qu’à l’inverse du clavier, la main est le prolongement du cerveau et des sentiments qu’il transmet. Découpé en sept chapitres qui font alterner, sur une musique piano bluesy, entretiens et images d’archives ou actuelles, cet émouvant documentaire de Kaku Arakawa, réalisé entre juin 2015 (six mois après que Miyazaki a annoncé sa retraite) et octobre 2016 alors qu’il entame finalement un nouveau long métrage avec la complicité de son ami producteur Toshio Suzuki... nous fait découvrir, entre nostalgie et legs testamentaire, l’effort désespéré d’un artiste (au sens plein) qui, s’il a intégré sa propre mort à venir, lutte contre les effets du vieillissement au fil de l’annonce des décès de ses proches. Ainsi de sa coloriste Michiyo Yasuda, disparue en 2016, après 50 ans de travail en commun. En ombres collatérales, une horloge égrenant son tic-tac dans la séquence d’ouverture et l’affrontement de deux mondes irréconciliables : la grosse machinerie d’un côté et l’artisanat de l’autre, la technologie face à l’humain. "Vous dessinez des gens, pas des personnages", explique-t-il aux dessinateurs 3D des productions Ishii. "Ça manque de magie", déplore-t-il plus tard. La magie, ce petit plus qui fait que "seuls les enfants verront que les poils bougent quand Boro sort de son cocon", s’émerveille-t-il, enfin satisfait du résultat final. Voilà pourquoi, quand il dit, "Je monopolise toutes les bonnes idées", il convient d’y entendre la juste conscience d’un artiste sachant à quoi son talent l’oblige envers son public. Et pourquoi, torturé par l’anxiété du perfectionniste, la cigarette et le rire aux lèvres, il avance, tendu à se dépasser(ses deux maîtres-mots). "Je suis heureux, j’ai fait ce que je voulais", assure-t-il. Aussi, en le voyant remettre, angoissé, son ouvrage sur sa table de travail pour un long métrage qui devrait sortir en 2019 pour ses 78 ans, on se dit, perplexe et paraphrasant Camus : "Il faut imaginer Miyazaki heureux".
© LES FICHES DU CINEMA 2019
Logo

Exploitation

Nombre de salles de sortie (Paris)4
Nombre d'entrée première semaine (Paris)1646
Nombre d'entrées première semaine (France)3722
Nombre de salles de sortie (France)20