Rencontrer mon père (2018) Alassane Diago

Pays de productionFrance
Sortie en France20 février 2019
Procédé image35 mm - Couleur
Durée110 mn
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Générique technique

RéalisateurAlassane Diago
Société de production Les Films Hatari (Paris)
Société de production Les Films d'Ici (Paris)
ProducteurMichel Klein
ProducteurRichard Copans
Producteur exécutifMichel Klein
Directeur de productionAngèle Diabang
Directeur de productionAlassane Diago
Distributeur d'origine JHR Films (Paris)
Directeur de la photographieAlassane Diago
Ingénieur du sonAlassane Diago
MixeurPhilippe Grivel
MonteurCatherine Gouze

générique artistique

Bibliographie

Synopsis

Voilà un documentaire qui laisse dubitatif : son réalisateur, Alassane Diago, part à la rencontre de son père qui, une vingtaine d’années plus tôt, a abandonné femme et fils pour partir au Gabon sans jamais donner de nouvelles. Aujourd’hui, Diago, devenu un homme en attente de réponses, débarque avec sa caméra dans le nouveau foyer paternel où il fait la connaissance de ses cinq demi-frères et demi-soeurs. À l’instar du père et de sa famille qui se voient plus ou moins contraints d’accepter cette intrusion (on ignore comment Diago leur a soumis son projet), on est d’emblée immergés dans un conflit familial tendu, quoique placide (père et fils discutent sans jamais élever la voix), dont nous sommes forcés d’être les témoins, comme si cela participait à la délivrance du cinéaste. Ce dernier avait déjà réalisé, en 2009, un documentaire sur le même sujet (Les Larmes de l’émigration), dans lequel il se consacrait à l’attente désolée - devenue insensée - de sa mère (mais aussi de soeur, qui connut le même sort avec son propre mari). Le réalisateur sénégalais souhaite confronter son père qui n’a naturellement pas apprécié ce premier film où était révélé aux yeux de tous cet abandon, car il "ne peut pas du tout plaire, ni à ceux qui m’aiment, ni à mes amis" et parce que "toute vérité n’est pas bonne à dire". Qu’il accepte d’être filmé lors de leurs discussions relève alors du miracle, lequel ne sera, du reste, jamais éclairci. Toujours est-il qu’à travers quatre plans-séquences, les raisons de cet abandon sont petit à petit décortiquées. Si la mère est convaincue que son ex-mari est parti parce qu’il a été marabouté, Alassane Diago cherche d’autres réponses, celles qui ne dépendent ni du destin, ni de la sorcellerie, mais qui résultent d’un désir inavoué, enseveli sous des prétextes religieux. Durant chacun de leurs échanges, Diago ne coupe, ni ne monte rien : il préfère dévoiler tous les rouages de cette sorte de tête-à-tête où la parole incise et pèle, lentement mais sûrement, les couches qui recouvraient le courur du problème. Ainsi, alors que le père détaille en long et en large son amour et son extrême prévenance pour son bétail, Diago y oppose, par contraste, son manque de considération pour sa famille. Face à ces affronts, le père baisse la tête, manie ses téléphones portables, tripote les perles de son chapelet : tantôt, il se dédouane en déclarant qu’il obéissait à la volonté divine, tantôt c’est le manque de moyens qui l’empêcha de revenir. Le cinéaste discute aussi avec ses demi-soeuurs, qui lui expliquent qu’elles auraient aimé, finalement, être à sa place. Selon elles, la présence de leur père ne compense en rien son incapacité à subvenir à leurs besoins. De fait, ces conversations présentent un homme ni particulièrement mauvais, ni foncièrement indifférent, mais qui semble légèrement déconfit face à la vie et dont la mauvaise foi est pondérée par une certaine déférence. Que le réalisateur parvienne à un naturalisme aussi épuré, relève d’un exploit qui fascine autant qu’il laisse pantois : c’est au spectateur de décider s’il souhaite s’y introduire ou non.
© LES FICHES DU CINEMA 2019
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Exploitation

Nombre de salles de sortie (Paris)3
Nombre d'entrée première semaine (Paris)295
Nombre d'entrées première semaine (France)295
Nombre de salles de sortie (France)3